Politique
Sahara –Conseil de Sécurité : Une non résolution qui n’arrange pas le Polisario
Une non-résolution qui mécontente Alger
Le briefing du Conseil de sécurité de mercredi sur le Sahara n’a pas réussi à dégager un consensus pour émettre une résolution. Si au huis-clos, la délégation américaine à l’ONU a présenté un projet de déclaration appelant à « éviter l’escalade » et à accélérer la nomination d’un nouvel émissaire pour le Sahara, des membres du Conseil s’y seraient opposé, parce que à en croire le Polisario, il n’impute pas au Maroc la violation du cessez-le-feu le 13 novembre dernier alors que la communauté internationale sait que c’est le mouvement séparatiste qui a dénoncé l’accord et annoncé la reprise des armes.
Aux Affaires étrangères marocaines, on s’abstient pour l’instant de tout commentaire, un silence qui peut paraitre embarrassé n’eut été la position du Polisario, et donc d’Alger, nullement heureux de l’issue de la réunion. Son représentant à New York a « déploré » que Conseil de sécurité « ait opté pour l’inaction et n’ait réalisé aucun résultat tangible ». Il aurait souhaité que le Conseil de Sécurité tienne le Maroc pour « responsable » de la violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991 de même qu’il aurait voulu que le Conseil évoque une prétendue situation « alarmante » au Sahara à contre sens de tout ce que l’on peut objectivement observer dans ces provinces.
Placé devant le fait du son propre refus par deux fois de deux propositions d’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara, le Polisario essaye de justifier le rejet de l’incitation américaine à l’accélération des démarches pour nommer un nouvel émissaire onusien « afin de relancer dès que possible un processus politique bloqué », en prétendant, entourloupette qui ne trompe personne, que « la nomination d’un nouvel Envoyé personnel n’est pas une fin en soi ». Elle ne le serait à ses yeux que si cette nomination conduit à la séparation du Maroc de son Sahara.
Comme d’habitude, c’est la Russie qui est sortie du bois pour condamner la décision américaine de reconnaître la pleine souveraineté du Maroc sur son Sahara, allant jusqu’à inviter Washington de la renier, tandis que selon nos informations, la Chine et l’Inde ont plutôt conforté les positions marocaines. Le Kenya, lui, conforme à la position qu’il a eue lors du dernier sommet africain de la sécurité et de la paix a défendu la médiation hors-jeu de l’Union africaine (UA).
Le succès latino-américain de Rabat
C’est parallèlement à cet évènement que le journal espagnol El Pais consacre un article à "nette victoire diplomatique" du Maroc en Amérique Latine (El Pais)
Le Maroc a réussi une "nette victoire diplomatique" au sujet du conflit artificiel autour du Sahara dans les pays d'Amérique Latine, une "région clé" où plusieurs pays ont retiré leur reconnaissance de la RASD, affirme, ce jeudi, le journal espagnol "El Pais".
"Au cours des cinq dernières années, le nombre d'ambassades d'Amérique Latine à Rabat est passé de 5 à 12. Des pays comme le Salvador et la Bolivie, qui reconnaissaient la RASD, ont retiré leur reconnaissance au cours des deux dernières années et rejoignent d'autres États d'Amérique Latine, comme la Colombie et le Guatemala, qui l'avaient fait auparavant", souligne "El Pais".
Depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, précise le quotidien espagnol, le Maroc mène une "politique très active et efficace" en Amérique Latine qui a donné des "résultats tangibles", précisant que les ambassadeurs marocains nommés dans les différents pays de la région œuvrent pour la consolidation des relations bilatérales dans tous les domaines d’activité.
Sur le terrain, le Maroc a également "consolidé sa position" depuis son intervention, le 13 novembre dernier, pour libérer le passage d’El Guerguarate, fait noter le quotidien espagnol, assurant que le polisario "a perdu également sa bataille à l'ONU".
Dans ce sillage, "le plus grand succès diplomatique" du Maroc demeure la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Royaume sur le Sahara, rappelle la publication.