Le lymphome : Un cancer sournois, mais pas invincible

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Le lymphome. Un cancer dangereux par qu’il n’est pas dépistable rapidement. Sa caractéristique et qu’il présente  les  même symptômes que certaines affections communes et bénignes. Ma is cela ne veut pas dire qu’il est invincible

Le lymphome est un type de cancer sournois, encore méconnu du grand public, qui se développe discrètement en manifestant des symptômes communs à des maladies courantes et bénignes, ne permettant pas son dépistage immédiat et favorisant son évolution dangereuse. Il demeure cependant guérissable en cas de diagnostic précoce et de prise en charge adéquate.

Dans 50 % des cas diagnostiqués dans le monde, les patients avouent ne jamais avoir entendu parler de lymphome et ignorent même qu’il s’agit d’une forme de cancer. Pourtant, il est aujourd’hui le 3ème cancer le plus commun chez les enfants et le 5ème chez les adultes.

Cette hémopathie sournoise qui affecte le système lymphatique, principal élément du système immunitaire, se caractérise par la prolifération maligne de cellules lymphoïdes et réticulaires qui tendent à infiltrer tout l’organisme. Il peut survenir à tout âge et toucher toutes les catégories. Depuis plus de vingt ans, le nombre des nouveaux cas de lymphomes a presque doublé. Chaque année, au moins 200.000 personnes dans le monde décèdent d’un lymphome.

Ses premiers symptômes peuvent se manifester par une perte de poids, une grande fatigue, une fièvre récurrente et inexpliquée, accompagnées généralement d’une toux, de démangeaisons, de sueurs nocturnes ou encore de gonflement de ganglions, qui risquent de passer inaperçus chez le patient le faisant penser à d’autres pathologies courantes telles que le rhume ou les amygdales, permettant ainsi l’évolution dissimulée de l’affection jusqu’à encourir un grand risque de mort en l’absence de traitement ou de prise en charge optimale.

“C’est une maladie qui touche aussi bien l’adulte que l’enfant” et dont la prévalence exacte au Maroc n’est pas encore déterminée, mais “on estime que 2.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année”, signale Abdellah Madani, hématologue et oncologue pédiatre au CHU Ibn Rochd à Casablanca et professeur d’hématologie à la Faculté de médecine de Casablanca, dans un entretien à l’occasion de la journée mondiale des lymphomes.

Pr Madani, également président de la Société marocaine d’hématologie (SMH), explique qu’il n’y pas de cause évidente derrière le développement de ce type de cancer mais qu’il existe certains facteurs qui peuvent participer à son évolution dans l’organisme, faisant observer qu’il s’agit d’un groupe hétérogène d’affections qui se manifeste dans plus de 50 % des cas par l’apparition des hypertrophies des ganglions lymphatiques appelées “adénopathies”.

Les manifestations cliniques du lymphome dépendent de l’organe atteint. Il peut toucher tous les organes du corps humains, notamment les cellules lymphoïdes étant des cellules ubiquitaires, fait-il remarquer, notant la nécessité de consulter un médecin traitant en cas d’apparition d’adénopathies au niveau du cou, des aisselles ou de la racine de la cuisse, afin d’identifier leurs origines et orienter le patient aux examens nécessaires au diagnostic.

Les causes des adénopathies sont multiples et variables et la majorité d’entre elles sont d’origine bénigne, précise-t-il, assurant que quand cette maladie est diagnostiquée correctement à un stade précoce et, surtout, prise en charge par des spécialistes, elle pourrait avoir un pronostic excellent et offrir, dans plusieurs cas, des chances de guérison de 70 à 80 %.

Les lymphomes sont également l’une des premières pathologies qui ont bénéficié d’avancées thérapeutiques importantes au cours des quinze dernières années, relève-t-il, poursuivant que les thérapeutiques ciblées ont été utilisées en premier pour les lymphomes avec l’apparition des anticorps monoclonaux.

Associés ou non à la chimiothérapie, ces traitements ont pu améliorer de façon significative les résultats thérapeutiques, s’est-il réjoui, faisant savoir que les médicaments nécessaires au traitement des lymphomes sont en majorité disponibles au Maroc mais à un coût élevé (entre 15.000 et 20.000 dirhams par cure).

Concernant la prise en charge des cas affectés par ce type de cancer au Maroc, le président de la SMH souligne que l’apport des organismes publics de sécurité sociale, notamment celui du Régime d’assistance médicale (RAMED), ainsi que l’action menée par la Fondation Lalla Salma pour la prévention et le traitement des cancers, ont permis un accès plus large des patients au traitement.

Initiée pour la première fois par «Lymphoma Coalition», une ONG mondiale rassemblant des patients atteints de ce cancer, la journée mondiale des lymphomes a pour objectif de faire connaître cette pathologie auprès du grand public et de sensibiliser la population au danger de ce mal silencieux qui induit un risque de mortalité trop élevé en l’absence d’un diagnostic précoce ou d’une prise en charge appropriée.

A cette occasion, la SMH organise chaque année une journée pour réunir les hématologistes marocains afin d’échanger sur les progrès réalisés en matière de diagnostic, de bilan d’extension, de pronostic, de suivi et de choix thérapeutiques pour les différentes formes de lymphome, et confronter leurs expériences dans le traitement et la prise en charge de cette pathologie.

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