Mondial-2022 : Le Maroc et Messi inoubliables

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Le Lion de l’Atlas Yassine En-naseyiri et un Messi, une pulga (la puce) désormais sur le toit du monde du football

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Par Ali Refouh  (MAP)

Casablanca - Le Maroc, qui a brisé le plafond de verre africain et arabe en Coupe du monde, et Lionel Messi, qui a remporté in extremis son premier Mondial avec l'Argentine, resteront gravés à jamais dans les annales de l'édition 2022 au Qatar, qui a pris fin dimanche.

En revanche, l’élimination sans gloire de l'Allemagne, le jeu usé de l'Espagne, la génération vieillissante de la Belgique et la chute de Neymar et de Cristiano Ronaldo, sont les flops de ce Mondial qatari.

En jouant le match de classement contre la Croatie (perdu 1-2), la sélection marocaine est entrée dans l'histoire comme étant la première équipe africaine et arabe à arriver à ce stade de la compétition, forçant l’admiration des observateurs et suscitant enthousiasme et sympathie de par le monde.

En se qualifiant pour les demi-finales du Mondial-2022, le Maroc est la 25ème nation à se frayer une place au carré d’As de la Coupe du Monde. Outre le Maroc, ce ne sont que deux sélections hors Europe et Amérique du Sud qui étaient parvenues à réaliser cet exploit, à savoir les États-Unis en 1930 et la Corée du Sud en 2002.

Après le match nul face à la Croatie lors de la phase de poules, le Maroc a décroché quatre victoires consécutives face à la Belgique, le Canada, l'Espagne (aux tirs au but) et le Portugal, remportant le plus grand nombre de victoires pour une équipe africaine lors d’une seule édition de Coupe du monde.

Cette édition a été remportée dimanche (3-3, 4-2 t.a.b.) par l’Argentine de Messi qui, à 35 ans, décroche sa première Coupe du monde, pour ce qui semblait être sa dernière chance de s’adjuger ce titre qui manquait à son palmarès.

Le septuple Ballon d'or, achève en beauté cette édition, avec à la clé le titre de meilleur joueur du tournoi, une consécration qu’il a déjà décrochée au Mondial-2014 (perdu 0-1 en finale contre l'Allemagne).

Inscrivant deux buts face à la France et sept sur l'ensemble de la compétition (dont quatre sur penalty), le joueur de 35 ans est surtout devenu le premier à marquer en phase de groupes, en huitièmes de finale, en quarts, en demies et en finale d'une même édition.

Avec treize buts en quatre Coupes du monde, Messi, qui disputait vraisemblablement son dernier Mondial, est désormais le quatrième meilleur buteur de l'histoire du tournoi, à égalité avec le Français Just Fontaine [Lui en une édition NDLR]

Toujours dans le registre des consécrations individuelles, Kylian Mbappé, meilleur buteur de cette édition avec huit réalisations, est devenu dimanche le deuxième joueur à réussir un triplé en finale de Coupe du monde, après l'Anglais Geoff Hurst face à l'Allemagne en 1966.

Avec douze buts en deux participations (ainsi que deux passes décisives lors de l'édition 2022), le joueur de 23 ans égale la légende Pelé pour devenir le sixième meilleur buteur de l'histoire du Mondial.

En revanche, cette édition a acté la tombée en désuétude de "tiki taka", ce style de jeu fait de longues possessions et de passes courtes, qui était présenté comme l'alpha et l'omega du football.

Estampillé "made in Spain", il est la signature de l'ère glorieuse du foot espagnol, consacré par un titre mondial (2010) et deux Euros (2008 et 2012). Mais la "Roja" disposait alors d'un ingrédient indispensable au football: un buteur de la trempe de Fernando Torres et David Villa, pour concrétiser toute cette possession.

Le "tiki taka" version Luis Enrique tourne à la caricature et l'ennui. Contre le Maroc, le match de son élimination aux tirs au but, l’Espagne a cumulé 967 passes réussies (trop souvent latérales)... pour un seul tir cadré et zéro but en cent-vingt minutes.

Le Brésil, lui, rate la finale pour la cinquième fois de rang. Du jamais vu depuis l'après Pelé et une longue absence de cinq éditions (1974 à 1990).

Neymar était la vedette d'une équipe brésilienne qui faisait figure de grande favorite, mais qui a chuté en quarts de finale, aux tirs aux but, face à la Croatie.

Inconsolable ce soir-là, "Ney" est resté de longues minutes prostré sur la pelouse, pleurant à chaudes larmes. Meilleur buteur de l'histoire de la Seleçao, à égalité avec le Roi Pelé, il a ensuite déclaré qu'il n'était "pas sûr à 100%" de revenir en sélection.

Cristiano Ronaldo a, également, quitté le stade effondré et secoué de sanglots, après l’élimination en quart de finale face au Maroc (1-0). Le joueur de 37 ans, qui participait à son cinquième Mondial, n'a pas parlé de retraite internationale mais les deux derniers matches disputés par le Portugal au Qatar, débutés sur le banc, ont montré que le basculement de génération était en cours.

Homme de records, il a tout de même quitté le Qatar avec celui du seul joueur de l'histoire à avoir inscrit un but dans au moins cinq Coupes du monde.

La Belgique, enthousiasmante demi-finaliste en 2018, a été désespérante en 2022. La dernière chance pour la "génération dorée" a tourné au chemin de croix entre dissensions internes, entraîneur dépassé et spectacle indigent. Les invraisemblables loupés de Lukaku contre la Croatie (0-0), synonymes d'élimination dès les phases de poules, avaient des airs de justice immanente.

Autre faillite, celle de la Mannschaft: pour la deuxième fois consécutive, l'Allemagne est sortie dès la phase de poules.

Dans un Mondial pauvre en cartons jaunes et en exclusions, joueurs argentins et néerlandais ont offert un rare visage d'agressivité lors du quart de finale remporté aux tirs au but par l'Albiceleste (2-2). Avec 18 cartons jaunes, dont quinze pendant le match et le reste dans les pugilats émaillés d'insultes qui ont suivi, ils ont battu un record.

 

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