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Mondial: Prochain adversaire du Maroc, le Portugal se réjouit d'être entré dans l'ère de l'après-Ronaldo
Cristiano Ronaldo sur le banc de touche face à la Suisse
La retentissante victoire du Portugal, qui a étrillé la Suisse en huitièmes de finale du Mondial-2022 mardi à Doha (6-1), marque le début d'une nouvelle ère pour le football national, celle de l'après Cristiano Ronaldo, a réagi la presse lusitanienne mercredi.
Laissé sur le banc au coup d'envoi, le quintuple Ballon d'or de 37 ans a lui-même salué "la performance de luxe d'une équipe pleine de talent et de jeunesse", dans laquelle il ne joue plus le premier rôle malgré toute l'attention portée à ses records personnels et aux rebondissements de sa carrière en club.
"Journée incroyable pour le Portugal, avec un résultat historique sur la plus grande scène du football mondial. (...) Le rêve est vivant! Jusqu’au bout!", a encore écrit sur les réseaux sociaux "CR7" leader incontesté de la Seleçao depuis une quinzaine d'années.
Mais, au lendemain du triplé signé par son remplaçant Gonçalo Ramos, attaquant de 21 ans du Benfica Lisbonne qui n'avait encore jamais été titularisé, le constat du quotidien sportif Record est lapidaire: "Début d'une ère: l'après Cristiano".
"La star de l'équipe a été la (grande) équipe", résume son concurrent A Bola, tandis que le journal de référence Publico souligne en Une que "le Portugal se rend à la jeunesse".
Selon O Jogo, quotidien sportif de Porto (nord), "la sélection assume sa candidature au titre (de champion mondial, ndlr) avec une performance collective d'un autre monde".
Les commentateurs relèvent également le pari gagnant du sélectionneur Fernando Santos, qui avait recadré Ronaldo pour avoir affiché son mécontentement d'être remplacé vers l'heure de jeu lors du dernier match de poules face à la Corée du Sud.
Le coach portugais a affirmé que la non titularisation avait été "un choix stratégique", et pas une sanction contre son capitaine, mais la presse y a quand même vu "un coup de poing sur la table" du sélectionneur de 68 ans.
"On a finalement senti qu'il y a de la discipline au sein de la sélection, qu'il y a un leadership de Fernando Santos", a poursuivi dans son commentaire le sous-directeur de Record, Vitor Pinto.
"Sans CR7, on a vu la fougue d'une équipe qui peut rêver", a-t-il souligné.
"Que ce soit à cause des paroles de Ronaldo à la sortie du match Portugal-Corée, de quelque chose qui s'est produit entre-temps et qui n'était pas connu du public, ou de raisons stratégiques que le sélectionneur a évoquées sans les expliquer, la décision qu'il a prise est historique", a estimé le célèbre commentateur Antonio Tadeia sur son blog.
Depuis le début du rassemblement de l'équipe du Portugal il y a trois semaines, la situation personnelle de Cristiano Ronaldo a phagocyté la préparation et le parcours de son équipe au Mondial qatari.
Après le divorce acté avec son club de Manchester United, l'attention porte désormais sur ses présumés contacts avec al-Nassr (D1 saoudienne). Interrogé sur cette piste mardi soir lorsqu'il passait en zone mixte à la sortie du terrain, l'intéressé a lancé sans même s'arrêter: "Non, ce n'est pas vrai".
Mais il faudra sans doute plus que cette réponse télégraphique à une question ambigüe pour que l'incertitude concernant l'avenir de cette vedette planétaire cesse complètement de peser sur celui de sa sélection. (AFP)