Ronaldo d’Arabie à Al-Nassr, les ambitions sportives de Ryad

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Photo prise le 3 janvier 2023 à Riyadh montre des panneaux d'affichage saluant l'arrivée de Cristiano Ronaldo au club Al Nassr d'Arabie. La superstar portugaise Cristiano Ronaldo est arrivée à Riyad avant son inauguration devant des milliers de fans au club Al Nassr d'Arabie saoudite mardi, après avoir scellé un transfert choc estimé à plus de 200 millions d'euros. (Photo par Fayez Nureldine / AFP)

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Avec le retentissant recrutement de Cristiano Ronaldo par le club d'Al-Nassr, l'Arabie saoudite continue d'avancer ses pions sur la carte du sport mondial avec un objectif à moyen terme, décrocher l'organisation du Mondial-2030.

Présenté officiellement mardi à Ryad, la légende portugaise de 37 ans va embrasser une nouvelle carrière, en parallèle de celle de joueur-vedette d'Al-Nassr au salaire mirobolant de 200 millions d'euros jusqu'en 2025: celle d'ambassadeur officieux de l'Arabie saoudite et de sa diplomatie sportive.

"Faire venir Ronaldo, cela permet de consolider la stratégie sportive de l’Arabie saoudite, c’est aussi passer à l’étape suivante qui est celle de la candidature à l’organisation de la Coupe du monde 2030", analyse pour l'AFP Raphaël Le Magoariec, spécialiste de la géopolitique du sport des pays du Golfe à l'université de Tours.

"C'est le début de l’opération de séduction des instances mondiales du football, comme l’avait déjà montré la présence du Prince Mohammed ben Salmane au match d’ouverture du Mondial" au Qatar, rappelle-t-il.

"Ils viennent chercher avec Ronaldo une onction sacrée, il y a caractère sacrée", estime même M. Le Magoariec.

Huit ans seulement après le Qatar, devenu en novembre le premier pays arabe à accueillir la Coupe du monde, l'Arabie saoudite espère décrocher la co-organisation du tournoi de football le plus prestigieux de la planète avec la Grèce et l'Egypte.

L'attribution des Coupes du monde a longtemps été soumise au sacro-saint principe de la rotation des continents et confédérations, mais plus rien n'empêche selon les observateurs qu'une candidature dirigée par la richissime royaume ultraconservateur ne séduise les instances mondiales si rapidement après le Qatar.

"Signaux au vert" 

"Tous les signaux sont au vert pour l’Arabie saoudite", estime même Raphaël Le Magoariec.

L'Arabie saoudite, dont l'équipe a battu (2-1) l'Argentine de Lionel Messi, future championne du monde, pour son premier match du Mondial qatari, avant son élimination dès la phase de poules, a déjà investi massivement dans le football.

En octobre 2021, un consortium saoudien a fini par prendre le contrôle malgré l'opposition initiale des supporters du club anglais de Newcastle United et de son emblématique St. James's Park stadium.

En attendant une éventuelle Coupe du monde, l'Arabie saoudite organisera la Coupe d'Asie en 2027.

Cette stratégie va au-delà du football.

L'Arabie saoudite compte désormais au niveau mondial en sports mécaniques (rallye-raid Dakar dont la 45e édition a débuté samedi sur les bords de la mer Rouge, Grand Prix d'Arabie saoudite de Formule 1), en golf (circuit LIV, concurrent du PGA Tour qui a attiré certains des meilleurs mondiaux avec des dotations jamais vue) ou en hippisme (Saudi Cup, la course la plus richement dotée au monde avec ses 20 millions de dollars).

Sans oublier bien sûr l'attribution en octobre des Jeux asiatiques d'hiver 2029 dans la "cité du futur", Neom, dans le désert montagneux de Trojena, à 50 kilomètres de la mer Rouge. En attendant les Jeux olympiques ?

L'idée, connue sous le nom de "sportwashing", est de "changer son image au sein de l’opinion publique occidentale", note Raphaël Le Magoariec, avant de nuancer : "les Saoudiens sont conscients que les questions économiques, avec le pétrole notamment, priment sur les droits humains. En la matière, il n'y a pas d'avancée, il y a même limite une dégradation". (AFP)

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