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6ème édition de la nuit blanche du cinéma et des droits de l'Homme
Des experts et des acteurs institutionnels ont jeté la lumière, ce samedi 7 juin à Rabat, sur la réalité de l’enseignement et les moyens à même de le promouvoir, à l’occasion de la 6ème édition de la nuit blanche du cinéma et des droits de l'Homme
Les disparités entre milieux urbain et rural en matière d’éducation poussent les familles à scolariser leurs enfants dans des établissements d’enseignement privé, ce qui n’est pas sans créer "une école à deux vitesses", ont souligné ces experts, qui s’exprimaient à l’occasion de la 2è journée de cette manifestation culturelle, organisée à l’initiative de l’Association des Rencontres Méditerranéennes du Cinéma et des Droits de l’Homme (ARMCDH).
Des solutions alternatives s’imposent dans le but d'améliorer la qualité de l’enseignement, ont-ils ajouté, rappelant, à cet effet, que l’accès à l'éducation est un droit fondamental reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Le Maroc à l’instar des pays en développement se heurte à plusieurs difficultés liées à la généralisation de l’éducation et ce, à cause du programme d’ajustement structurel et de la politique d’austérité menés par le Maroc de par le passé, expliquent les experts qui ont mis l’accent sur les efforts considérables déployés par le royaume en vue de promouvoir l’éducation et d'assurer en grande partie l’éducation civique.
L’accès à l’éducation est un droit civique et humanitaire fondamental qui est assuré par l'Etat, selon ses capacités, a souligné Nadia Bernoussi, membre du conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CESE), notant que la justice ne peut pas l’imposer et ce en dépit de l’expérience de certains pays d’Amérique latine et l’Afrique du Sud en la matière.
La convention internationale relative aux droits de l'enfant garantit le droit à l’éducation alors que les articles 28 et 29 lient la reconnaissance du droit de tout enfant à l’éducation et à la mise en œuvre d'un contenu pédagogique à même de développer chez l’enfant l’esprit de responsabilité, l'autonomie et le respect de sa dignité, a fait savoir la présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Amina Lamrini Ouahabi, rappelant que le Maroc a mis en place, depuis 1994, un programme national novateur en matière des droits de l’enfant.
Amina Lamrini Ouahabi n’a pas manqué de faire la distinction entre la logique de l'apprentissage et celle de l’enseignement qui fait naître chez l'enfant l'esprit critique, et entre le temps politique qui cherche des résultats immédiats et le temps pédagogique qui s'intéresse à l'avenir des générations montantes.
L’accès à l’école n’est pas le seul chemin susceptible d'assurer une insertion dans le marché de travail, a estimé de son côté le directeur des Curricula et directeur central chargé de la recherche pédagogique au ministère de l’Education nationale, Fouad Chafiki, qui cite en exemple en ce sens les diplômés des universités au chômage ces dernières 15 années, soulignant la nécessité d’améliorer la qualité de l’enseignement en vue de dispenser une formation efficiente.
Les éditions précédentes avaient porté sur "le printemps arabe (2012), "les droits des femmes" (2013), "la justice (2014), "l'immigration" (2015) et les droits de l'enfant" (2016).
Des films et des documentaires (courts et longs-métrages) ont été projetés samedi, notamment "2020" de Mohamed Said Zerbouh (Maroc), "Las maestras de la republica" de Pilar Perez Solano (Espagne), "Excuse my french" de Omar Salama (Egypte), "La Chine est encore loin" de Malek Bensmail (Algérie), "Salvatore-Questa é la vita" de Gian Paolo Cugno (Italie) et "La vague" de Dennis Gansel (Allemagne).
A cette occasion, un hommage a été rendu à l'ancien directeur de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), Driss Khrouz qui a quitté son poste à la fin de l'année écoulée après avoir transformé la Bibliothèque en un espace de débat public sur différents sujets.
La nuit blanche du cinéma et le droit à l’éducation est un événement organisé avec l’appui de la Fondation AJIAL pour la promotion des droits de l’Homme, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’ambassade de France au Maroc – Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC), l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), l’Institut culturel italien de Rabat (IIC), l’ambassade d’Italie au Maroc et l’ambassade d’Espagne au Maroc.
Elle est également réalisée avec la collaboration avec le Centre Cinématographique Marocain (CCM), la BNRM et le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).
L’ARMCDH organise plusieurs événements tels les "JCDH" Jeudis du Cinéma et des droits de l’Homme (Rabat, Casablanca, Kénitra) le dernier jeudi de chaque mois, les "ME" Matinées enfants (le dimanche qui suit les jeudis- Rabat, Casablanca, Kenitra) et les Master class du cinéma et des droits de l’Homme (trimestriellement).