COP22 : La DGA de la FAO prône l’unité africaine

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Les pays africains sont plus forts lorsqu'ils parlent d?une seule voix pour s?attaquer aux d?fis du changement climatique

L?Afrique est plus forte lorsqu?elle parle d?une seule voix pour faire face au changement climatique, a indiqu? Mme Maria Helena Semedo, directrice g?n?rale adjointe, Coordonnatrice pour les ressources naturelles ? l?Organisation des Nations Unies pour l?alimentation et l?agriculture (FAO), affirmant que la communaut? internationale est consciente de la n?cessit? de soutenir le continent dans la qu?te d?un d?veloppement durable et adapt?. "Les pays africains sont plus forts lorsqu?ils parlent d?une seule voix pour s?attaquer ? leurs d?fis communs", dont celui li? au changement climatique aux cons?quences n?gatives sur l?agriculture et la s?curit? alimentaire dans le contient, a soulign? Mme Semedo dans un entretien sur le changement climatique en Afrique et la COP22, pr?vue en novembre prochain ? Marrakech. La D?claration minist?rielle sur la s?curit? alimentaire et les secteurs d'activit?s agricoles face aux changements climatiques, ?manant de la Conf?rence R?gionale pour l?Afrique de la FAO en 2016, a envoy? un message clair quant au fait que les gouvernements africains sont pr?ts ? s?attaquer aux d?fis auxquels ils sont confront?s, et que la communaut? internationale devrait travailler avec eux ? cet effet, a-t-elle dit. Dans cet entretien r?alis? via la repr?sentation de la FAO ? Dakar, Mme Semedo a not? que "la communaut? internationale a reconnu l?importance d?appuyer les pays africains dans la poursuite d?un d?veloppement r?silient face au climat et ? faible ?mission en carbone", relevant que les pays d?velopp?s ont r?it?r?, ? travers l?Accord de Paris, leurs engagements ? apporter au moins 100 milliards de dollars US par an pour la finance climatique ? destination des pays en d?veloppement d?ici ? 2020.? De m?me, a-t-elle encha?n?, de nombreuses initiatives internationales sont en train d??tre lanc?es pour appuyer les pays africains ? s?adapter au changement climatique, tout particuli?rement l?initiative pour l?Adaptation de l?Agriculture Africaine (Triple A), r?cemment lanc?e par le Royaume du Maroc, et que la FAO appui activement. La FAO travaille aussi avec le Gouvernement fran?ais et le Royaume du Maroc pour assurer une bonne prise en consid?ration des secteurs d?activit?s agricoles, et de leurs acteurs, lors de la COP22 de Marrakech, a-t-elle ajout?. Au sujet des cons?quences du changement climatique en Afrique, la Coordonnatrice pour les ressources naturelles de la FAO a soulign? que ce ph?nom?ne a d?j? ? un impact profond ? sur l?agriculture et la s?curit? alimentaire dans le continent, notant que les changements dans le r?gime des pr?cipitations et les cycles prolong?es de s?cheresse affectent les rendements des cultures dans certains pays.? En chiffres, la FAO estime que la s?cheresse de 2011 dans la Corne de l?Afrique a affect? plus de 13 millions de personnes et a eu une cons?quence directe sur les niveaux de malnutrition, en particulier chez les enfants, a-t-elle dit.? Les estimations des impacts du changement climatique sur les cultures en Afrique varient consid?rablement, mais ? peu pr?s toutes indiquent un effet n?gatif sur les cultures vivri?res ? moyen et long termes, a-t-elle ajout?, soulignant que les pertes moyennes de rendement pourraient aller de -5 ? -27 pour cent.? Selon la responsable onusienne, cela n?affecte pas seulement la disponibilit? alimentaire (et donc les prix alimentaires), mais aussi de mani?re significative les conditions de vie des populations les plus pauvres d?Afrique ? celles qui d?pendent de l?agriculture comme moyen de subsistance et sont d?j? en situation de risque d?ins?curit? alimentaire et nutritionnelle. Plus de 70 % des habitants les plus pauvres d?Afrique vivent dans les zones rurales, et la majorit? d?entre eux tirant leurs revenus des secteurs agricoles, a-t-elle ajout?, relevant que selon certaines estimations, des parties de l?Afrique Australe et de l?Ouest observeront des diminutions dans les pr?cipitations et dans la recharge de nappe de l?ordre de 50 ? 70 % suite ? un r?chauffement de 2?C seulement.?

Apr?s avoir not? que pr?s de 25 % de la population africaine (environ 200 millions de personnes) conna?t d?j? un important stress hydrique, elle a soulign? que, selon le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'?volution du Climat, 350 ? 600 millions d?africains suppl?mentaires pourraient souffrir de stress hydrique d?ici 2050, ? moins qu?une action concert?e ne soit entreprise face au changement climatique.

Au sujet des actions ? entreprendre pour faire face au changement climatique, Mme Semedo a affirm? que la transformation des secteurs agricoles en Afrique devrait ?tre parmi les premi?res priorit?s pour l?action, en faveur de secteurs agricoles plus productifs, plus r?silients et plus durables. Cela n?cessite un appui au niveau politique pour am?liorer la planification et cr?er un environnement r?glementaire habilitant, mais aussi pour permettre des investissements publics et priv?s ? grande ?chelle dans le d?veloppement agricole, a-t-elle dit.? Un d?veloppement agricole productif, r?silient et durable n?est pas seulement un moyen de s?adapter au changement climatique, c?est ?galement une strat?gie de d?veloppement produisant une vaste ?tendue de co-b?n?fices, a-t-elle poursuivi, notant que cela peut g?n?rer des emplois, en particulier parmi la population jeune du continent, nombreuse et en pleine croissance, et contribuer ? l?autonomisation des femmes rurales, ? am?liorer la gestion de l?eau, ? renforcer la biodiversit? et les services ?cosyst?miques, et ? contribuer ? att?nuer le changement climatique en r?duisant la d?forestation et en am?liorant la sant? des sols.? L?importance des secteurs agricoles est d?autant plus essentielle que les pays africains ont mis un accent consid?rable sur ces secteurs dans les Contributions D?termin?es au niveau National (CDN) qu?ils ont soumis ? la CCNUCC ? l?occasion de la COP21, a poursuivi la responsable onusienne, notant que l?analyse de la FAO de ces CDN a montr? que tous les pays africains ont int?gr? les secteurs agricoles dans leurs contributions pour l?adaptation, et 92 % d?entre eux l?ont fait pour l?att?nuation. ? C?est un signal fort : les gouvernements africains ont reconnu l?importance et le potentiel transformatif des secteurs agricoles ?, a-t-elle dit. Abordant le r?le de la FAO dans ce domaine, elle a indiqu? que l?organisation travaille ?troitement avec de nombreux pays membres africains pour rendre leurs Plans Nationaux d?Investissements Agricoles plus ? intelligents face au climat ?. La FAO d?veloppe, ?galement, un important plaidoyer sur les besoins d?adaptation des pays membres africains ? l?occasion des principaux forums internationaux, dont la COP21. Parall?lement, la publication 2016 du rapport phare de la FAO ? Etat de l?Agriculture et de l?Alimentation ? consacre son focus sur le changement climatique, l?agriculture et la s?curit? alimentaire, a-t-elle encha?n?, notant que la journ?e mondiale de l?alimentation 2016 est ?galement d?di?e au changement climatique, et attirera le regard de la communaut? internationale sur cette cause importante. La FAO, a poursuivi Mme Semedo, a r?cemment lanc? un Cadre mondial pour l?action sur la p?nurie d?eau, ayant pour but d?appuyer des utilisations plus durables de l?eau en agriculture comme moyen de combattre les p?nuries d?eau li?es au climat, soulignant que la p?nurie d?eau affecte pr?s de 25 % de la population. Et la Coordonnatrice pour les ressources naturelles de la FAO de conclure que l?organisation appui les Etats membres pour investir dans le d?veloppement agricole en utilisant les ressources du Fonds pour l?Environnement Mondial (FEM), du Fonds Vert pour le Climat (FVC) et des principales institutions financi?res, relevant la n?cessit? d?engager des investissements ? grande ?chelle de fa?on urgente, et ce pour transformer les priorit?s politiques et les plans des pays en action concr?te sur le terrain.?

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