C’était un 17 février 1989, l’Union du Maghreb Arabe

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Les cinq chefs d’Etat maghrébins au balcon du Palais municipale de Marrakech où s’est tenu le sommet constitutif de l’UMA le 17 février 1989

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Les cinq pays de l’Union du Maghreb Arabe, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie et la Lybie, ont célébré le 17 février le 35ème anniversaire de la création de l’UMA, résultat des efforts des leaders des 5 pays, leur conviction ainsi que leur entente sur la nécessité sinon l’obligation d’adhérer dans des formes de complémentarité et de coopération entre les différents membres, et en même temps limiter et  circonscrire les dissensions qui caractérisent les relations maroco-algériennes et de faire face aux défis engendrés par l’union européenne, écrit dans un communiqué le Centre Maghrébin d’Études et de Recherches. En voici la suite

Cet avènement prometteur a été marqué par une activité intense de l’UMA qui s’est penché sur les questions de coopération, d’ouverture de l’espace maghrébin et de reconstruction et de restructuration de son avenir en vue de faire face aux défis politiques, économiques, sociaux, culturels et sécuritaires, défis imposant aux gouvernements maghrébins de veiller à éviter tout problème, différent, crise de nature à contrecarrer les projets de réforme, de développement et de prospérité de leurs peuples.

Cet anniversaire aurait pu survenir dans un contexte marqué par un développement significatif de la région maghrébine sur la voie de consolidation des mécanismes de coopération aussi bien bilatérale que multilatérale, la libération et le développement du commerce intermaghrébin, l’accélération du mouvement des capitaux, l’unification du marché maghrébin, l’adoption de textes de lois et de listes d’exonération douanière, l’ouverture des frontières, la levée des obstacles et l’augmentation du mouvement des personnes dans toutes les directions aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest sur la base d’une carte d’identité unifiée avec l’édification d’infrastructures communes et complémentaires en matière d’autoroutes, de chemins de fer, de voies maritimes actives, entre autres projets de construction, de développement et de complémentarité à même de servir les intérêts des cinq pays, de consolider leurs économies et de permettre l’intégration et la communication entre les peuples, en plus de faire de la région maghrébine un espace de paix, de sécurité et de stabilité. 

Cependant, nous soulignons avec amertume que la situation actuelle de l’UMA est loin des aspirations et des espoirs nés de sa création, avec un gel total de la coopération intermaghrébine et la mise en veille des instances de l’union, ce qui n’a pas permis aux pays maghrébins de surmonter leurs problèmes et dépasser les visions limitées en vue de l’élaboration d’une stratégie cohérente avec l’esprit de regroupement et d’organisation régionale, et le lancement d’une nouvelle ère dans son édification.  

Nous notons que durant les deux dernières années la situation a empiré. Ainsi, l’Algérie a procédé à la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc et la fermeture des frontières et de son espace aérien et maritime. Elle a aussi refusé la main tendue par le Maroc et ignoré les initiatives de médiation proposées par plusieurs pays arabes. De même, elle ne cesse de faire preuve de surenchères militaires au niveau de ses frontières avec le Maroc à travers le recours aux actions des factions séparatistes et le lancement de campagnes de communication officielles contre le Maroc, qui s’est employé officiellement à les ignorer. Ce contexte a mis les deux pays devant un horizon incertain et a influé directement sur tout rôle ou action de l’UMA, sachant que le Maroc et l’Algérie étaient censés constituer l’ossature principale du processus d’action et de complémentarité maghrébine en raison de leur positionnement et leur place distinguée dans la région.  

Il faut ajouter à cette crise la situation politique instable vécue par la Lybie et la Tunisie et leur préoccupation par la recomposition de leurs situations intérieures. Concernant la Mauritanie, elle se distingue par une situation stable et se trouve dans une position d’observation et d’attente. 

Devant cette accumulation de contraintes, la problématique de la communication s’est vue impliquée directement dans l’espace maghrébin sur la base des conflits qu’elle s’est appliquée à amplifier et à souffler sur les cendres. 

Ainsi, l’année qui s’est écoulée dans la vie de l’UMA a été marquée, à l’instar de celles qui l’ont procédé, par l’échec que ce soit sur le plan des choix, des orientations que sur celui des convictions à l’échelle maghrébine. Chacun des pays membres de cette organisation se retrouve préoccupé par ses agendas nationaux au dépend de l’agenda maghrébine jusqu’à nouvel ordre. La région étant ainsi submergée par les attirements d’une guerre froide dans l’attente d’un brin d’espoir qui puisse surgir d’une capitale ou d’une autre, voire de l’ensemble des capitales avec l’émergence d’une volonté forte et renouvelée prenant en compte l’importance, l’efficience et la nécessité d’une action maghrébine commune de nature à provoquer la réactivation de l’UMA et l’incitation de ses instances et de ses mécanismes en vue de promouvoir une avancée significative de l’action maghrébine complémentaire et intégrée.

Il y a lieu de souligner que le Centre Maghrébin des Etudes, des Recherches en Information et Communication, qui a été constitué à Rabat en 2019, veille à promouvoir le principe que la construction maghrébine constitue un choix stratégique partagé par l’ensemble des peuples de la région. Le Centre n’a pas cessé d’appeler les médias maghrébins à participer au rapprochement des différents points de vue, au lieu de demeurer en tant que moyen d’attiser les luttes et d’alimentation des conflits, voire les appels au séparatisme et au radicalisme suscitant ainsi davantage de différents, d’encourager les atteintes à l’intégrité des pays maghrébins, en lieu et place de veiller à œuvrer au traitement des vrais problèmes dont souffre la région dans les domaines économiques et sociaux ainsi qu’au rapprochement entre les peuples de la région.

Le Directeur du Centre :

Dr. Jamal El Mouhafide

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