Climat: L'OMM inquiète des répercussions du COVID sur les systèmes d'observation dans le monde

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Genève - L’Organisation météorologique mondiale (OMM) s’est dite inquiète des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la quantité et la qualité des observations et prévisions météorologiques, ainsi que sur la surveillance de l’atmosphère et du climat.

Des pans entiers du système d’observation, tels que les composantes satellitaires et de nombreux réseaux terrestres, sont partiellement ou complètement automatisés et ils devraient donc continuer à fonctionner sans dégradation significative pendant plusieurs semaines, voire davantage dans certains cas, rappelle l'organisation onusienne dans un communiqué.

"Cependant, si la pandémie dure plus de quelques semaines, l’absence de travaux de réparation, d’entretien et d’approvisionnement ainsi que le manque de redéploiements deviendront de plus en plus préoccupants. Certaines composantes du système d’observation sont déjà atteintes", fait constater l'OMM.

D'après la même source, la diminution significative du trafic aérien, notamment, a eu des répercussions manifestes.

"Les mesures en vol de la température ambiante et de la vitesse et de la direction du vent représentent une source d’information très importante tant pour la prévision du temps que pour la surveillance du climat", relève la même source.

Les avions de ligne commerciaux contribuent au programme AMDAR (retransmission des données météorologiques d’aéronefs), qui se fonde sur des capteurs, des ordinateurs et des systèmes de communication embarqués pour recueillir, traiter et formater des observations météorologiques, puis les transmettre à des stations terrestres via des liaisons satellites ou radio.

Dans certaines régions du monde, en particulier en Europe, le nombre de mesures a diminué de façon spectaculaire ces deux dernières semaines, explique l'Organisation basée à Genève, notant que les pays affiliés à EUMETNET, un réseau de 31 services météorologiques nationaux d’Europe, envisagent actuellement des moyens de renforcer les capacités à court.

Dans de nombreux pays en développement, le passage à des observations automatisées n’est pas achevé, et la communauté météorologique s’appuie toujours sur des observations effectuées manuellement par des observateurs météorologiques et transmises aux réseaux internationaux pour alimenter des modèles du temps et du climat à l’échelle mondiale, indique le communiqué.

L’OMM dit constater une diminution significative des observations manuelles de ce type ces deux dernières semaines, ajoutant que la pandémie actuelle pourrait bien jouer un rôle dans cette diminution, mais le rôle éventuel d’autres facteurs n’est pas encore élucidé.

«Pour l’heure, on continue d’estimer que ce manque d’observations devrait avoir des répercussions relativement modestes sur la qualité des produits de prévision météorologique. Toutefois, la diminution continue et amplifiée des observations météorologiques provenant d’aéronefs pourrait occasionner une baisse graduelle de la fiabilité des prévisions», a déclaré M. Lars Peter Riishojgaard, directeur du Bureau du système Terre relevant du Département des infrastructures de l’OMM.

Pour le Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas, «le changement climatique continue d’avoir des incidences et le nombre de catastrophes d’origine météorologique va croissant. La pandémie de COVID-19 représente un défi supplémentaire. Elle pourrait exacerber les risques multi dangers au niveau national. Il est donc essentiel que les gouvernements prêtent attention aux capacités nationales d’alerte précoce et d’observation météorologique malgré cette crise».