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Karim El Aynaoui : Des réformes s’imposent aux Institutions financières multilatérales
"La légitimité des institutions financières multilatérales n’est pas remise en cause, mais il est nécessaire, aujourd’hui, de les adapter et de les faire évoluer" (Karim El Aynaoui)
Marrakech - Dans un monde confronté à une multitude de défis économiques, climatiques et géopolitiques, une réforme des institutions financières multilatérales s’impose, a affirmé le Président exécutif du Policy Center for the New South (PCNS), Karim El Aynaoui.
"La légitimité des institutions financières multilatérales n’est pas remise en cause, mais il est nécessaire, aujourd’hui, de les adapter et de les faire évoluer", a affirmé M. El Aynaoui dans une interview accordée à la MAP, en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), tenues du 9 au 15 octobre à Marrakech.
"Ces institutions, qui représentent des mécanismes d’assurance collective face aux risques, sont nécessaires et leur pertinence n’est pas à démontrer, mais elles doivent évoluer pour le mieux", a-t-il insisté, rappelant le rôle majeur que le FMI et la BM ont joué dans la gestion des effets de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Il a ainsi relevé que plusieurs Etats africains souhaitent un Fonds monétaire et une Banque mondiale "forts, résilients et plus grands" en termes de capacité de financement pour les aider à financer leur développement et à surmonter les défis structurels importants auxquels ils font face, qu’ils soient liés à la croissance démographique, à la généralisation des systèmes de protection sociale, ou aux changements climatiques.
M. El Aynaoui estime que "pour verdir la croissance en Afrique, nous avons besoin de davantage de financements pour favoriser le développement".
"Nous avons besoin que cette transition climatique soit financée et que les grands investissements en infrastructures se réalisent avec la plus faible empreinte carbone possible", a-t-il dit, notant qu’une réflexion à ce sujet est en cours au sein de ces institutions.
Les financements du FMI et de la BM ne sont toujours pas à la taille de l’enjeu climatique, d’où l’intérêt de l’innovation pour que les mandats de ces institutions évoluent en fonction des mutations que connaît la planète, a-t-il soutenu.
"Cela prendra du temps, mais il sera impossible de financer le développement de l’Afrique, en particulier sa transition climatique avec une faible empreinte carbone", a-t-il poursuivi.
Dans ce cadre, M. El Aynaoui a rappelé que la croissance économique en Afrique, ou ailleurs, est tributaire de la résolution des problèmes liés aux changements climatiques.
S’agissant de l’organisation par le Maroc des Assemblées annuelles BM-FMI, le président du PCNS a souligné que le positionnement stratégique du Royaume, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, lui permet d’accueillir des événements d’une telle envergure.
"Désormais, le monde reconnaît aussi la grande résilience du Maroc et la solidarité dont il a fait preuve, sous le leadership de Sa Majesté le Roi, notamment dans le cadre des efforts de reconstruction suite au séisme d’Al Haouz. Nous devons tous en être fiers", a-t-il conclu.