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L’Afrique du Sud à l’heure de l’invasion des papillons
Johannesburg - Depuis plusieurs jours, les villes sud-africaines, dont Johannesburg et Pretoria, connaissent une invasion sans précédent de papillons qui ont pris d’assaut le ciel par millions, créant une chorographie dans les rues au grand bonheur des habitants.
Cette migration fascinante de ces papillons blancs à veines soulignées de marron foncé à noir, est passée à travers les provinces de Gauteng, de Free State et du Cap du Nord, certains ayant même été localisés dans des pays voisins comme le Mozambique et la Namibie.
Il s’agit d’une migration qui se produit, selon les chercheurs, chaque année en plein été austral, souvent à la fin du mois de janvier.
Mais cette année, le mouvement de ces insectes fragiles est le plus fort depuis plusieurs années, favorisé par les pluies abondantes et la hausse des températures que le pays arc-en-ciel connaît actuellement.
Agréablement surpris par ce phénomène, les Sud-Africains ont investi les médias sociaux pour poster des photos de ces papillons qui volettent dans le ciel, sur la végétation abondante et verdoyante en cette saison et dans les artères des grandes villes formant de véritables nuages blancs au point de perturber, par moment, la circulation.
Il s’agit, selon plusieurs internautes, d’un phénomène à la fois insolite et inédit. Les experts soulignent, quant à eux, que le phénomène est tout à fait naturel, concédant que l’exception de cette année réside dans le nombre particulièrement élevé des papillons observés.
«Le nombre des papillons varie selon la pluviométrie et d’autres facteurs comme la température», indique le chercheur Johan Van Der Walt, dans un article pour Wild Life South Africa.
«Chaque année, au milieu de l’été (décembre ou janvier), les papillons se rassemblent par millions lorsqu’ils migrent vers le nord-est», écrit le chercheur, soulignant qu’en réalité, le vol est une émigration et pas vraiment une migration, car les papillons ne volent que dans un sens puis meurent à la fin de leur voyage.
L’émigration commence dans les régions arides, précise-t-il, ajoutant que les vastes populations de papillons doivent leur force à la principale plante alimentaire des chenilles, le boscia albitrunca, communément appelé «l’arbre des bergers»
Ces groupes de papillons, Belenois aurota, sont maintenus par les femelles pondant des œufs sur les arbres des bergers avant de se déplacer pour migrer, indique le chercheur, estimant davantage de recherches sont nécessaires pour faire toute la lumière sur ce papillon très répandu en Afrique australe.
Le Belenois aurota est présent en Afrique, au sud du Sahara, mais aussi en Asie, notamment en Inde et au Pakistan, selon les scientifiques.
Ces derniers expliquent que si d’autres espèces de papillons font face au risque de disparition, le Belenois aurota semble tirer son épingle du jeu grâce à ses aptitudes particulières qui lui ont permis de prospérer dans de nombreux milieux.
L’espèce est capable de se nourrir d’une grande variété de plantes, de voler sur de très grandes distances et de résister à la température.
*MAP