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Tunisie: Des détenus politiques en grève de la faim, es journalistes dénoncent les pressions de la commission électorale
Les grévistes appellent au respect de la justice, de son autorité et de son indépendance ainsi que l’arrêt du harcèlement des avocats membres des comités de défense des détenus
Tunis - Des activistes politiques tunisiens détenus dans le cadre de l’affaire dite du “complot contre la sûreté de l’État” ont annoncé leur décision d’entamer une grève de la faim à partir de ce lundi pour protester contre leur incarcération depuis un an, sans crime commis.
Dans une déclaration commune, les signataires estimant être injustement mis en prison revendiquent leur libération et l’arrêt des poursuites sécuritaires et judiciaires à l’encontre de tous les politiciens et activistes de la société civile “injustement touchés par l’oppression”.
Ils appellent également au respect de la justice, de son autorité et de son indépendance ainsi que l’arrêt du harcèlement des avocats membres des comités de défense des détenus.
Un an après le déclenchement de cette affaire dans laquelle de nombreux hommes politiques ont été arrêtés, rien n’a été dévoilé par les autorités compétentes. De son côté, le comité de défense des détenus ne cesse de crier que les dossiers sont vides, dans la mesure où aucune preuve sérieuse n’a été apportée jusque-là contre les accusés.
Les prévenus arrêtés dans le cadre de cette affaire qui remonte au mois de février 2023, sont accusés de “formation d’association de malfaiteurs dans le but de conspirer contre la sécurité intérieure et extérieure de l’État", selon le texte d’accusation.
Les arrestations ont visé des figures de l’opposition notamment le mouvement Ennahdha, des activistes de la société civile, des responsables de médias et des syndicalistes, suscitant une vague d’indignation de plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme, qui ont dénoncé un règlement de comptes.
Les journalistes dénoncent les pressions et l’ingérence de la commission électorale
Le syndicat national des journalistes tunisiens a dénoncé l’ingérence et les pressions exercées par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) pour tenter d’imposer la censure au secteur.
Dans un communiqué, le syndicat accuse la commission électorale tunisienne de se transformer en un organe de censure restreignant la liberté de la presse et des contenus journalistiques, “ce qui va à l’encontre de ses prérogatives, des dispositions de la Constitution et des normes internationales de liberté de la presse et d’expression”.
La grogne des journalistes tunisiens intervient après l’avertissement adressé par la commission électorale à un site électronique suite à la publication d’un article accusant l’instance d’avoir diffusé de fausses informations sur l’échec des dernières élections.
Des accusations rejetées par le syndicat qui affirme que la mise en demeure de l’Instance électorale constitue une ingérence dans les contenus médiatiques et un contrôle injustifié sur les journalistes dans une violation flagrante de ses prérogatives, pour tenter d’imposer la censure au secteur et de faire taire toute voix libre qui soulève le débat sur les questions publiques.
En guise de protestation contre ces accusations, le syndicat a annoncé la suspension de son partenariat avec la commission électorale, demandant l’arrêt de l’ingérence dans le travail des journalistes.