Washington promet des représailles après l'attaque de drone meurtrière en Jordanie

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Image satellite diffusée en 2024 par Planet Labs PBC, montre une vue de la base, connue sous le nom de Tour 22, qui est exploitée par les troupes américaines dans le cadre d'une coalition internationale, près de la frontière jordanienne avec l'Irak et la Syrie, dans le district de Rwaished, au nord-est du pays. Une attaque de drone le 28 janvier 2024 sur la base frontalière dans le nord-est de la Jordanie, a tué trois soldats américains. (Photo par Planet Labs / AFP)

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Les Etats-Unis ont promis des représailles après une frappe de drone en Jordanie imputée à des groupes présumé -Iran et qui a tué trois militaires américains, Téhéran réfutant lundi toute implication dans cette attaque intervenant dans un contexte régional déjà explosif.

La "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants, a revendiqué des attaques menées "avec des drones", dimanche à l'aube, contre trois bases en territoire syrien accueillant des soldats américains, nommant notamment les secteurs d'Al-Tanf et de Rukban, près de la frontière avec la Jordanie.

Difficile toutefois dans l'immédiat de déterminer si une de ces frappes était bien celle qui a tué trois soldats américains et fait 34 blessés, bilan humain le plus lourd depuis que des groupes armés ont lancé à la mi-octobre leurs tirs de roquettes et frappes de drones contre les troupes de Washington et celles de la ‘’coalition internationale antijihadistes’’.

"N'ayez aucun doute: nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, quand et comme nous le voulons", a promis le président américain Joe Biden.

Evoquant l'attaque de drone sur les troupes américaines "basées dans le nord-est de la Jordanie, près de la frontière syrienne", le président américain a accusé "des groupes de combattants radicaux soutenus par l'Iran opérant en Syrie et en Irak".

La Jordanie a condamné une attaque "terroriste" contre "une position avancée à la frontière avec la Syrie".

La frappe de drone a touché la "Tour 22", base logistique en territoire jordanien, située juste en face de la zone de Rukban, en territoire syrien, selon l'armée américaine.

Cette position abrite 350 membres de l'armée de terre et de l'air de Washington, assurant des missions de soutien essentielles notamment dans le cadre de la coalition internationale engagée contre le groupe Etat islamique (EI).

- "Expansion du conflit" -

Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie, répercussion directe de la guerre à Gaza entre Israël, allié de Washington, et le Hamas palestinien, soutenu par Téhéran.

Téhéran "n'a aucun lien et n'a rien à voir avec l'attaque sur la base américaine", a réagi la représentation permanente de l'Iran à l'ONU.

Le ministère des Affaires étrangères iranien a dit ne pas souhaiter "l'expansion du conflit au Moyen-Orient" selon son porte-parole Nasser Kanani.

Mais, a-t-il dit, l'Iran n'est "pas impliqué dans les décisions prises par les groupes de résistance sur la manière avec laquelle ils soutiennent la nation palestinienne".

Depuis la mi-octobre, la plupart des attaques contre les soldats américains ont été revendiquées par la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran.

Dans son communiqué dimanche, revendiquant les frappes sur Rukban et Al-Tanf, le groupe rappelle agir "par résistance" aux forces américaines en Irak et dans la région et "en réponse aux massacres" dans la bande de Gaza.

Dans l'extrême est de la Syrie, "des groupes de combattants pro-Iran ont évacué 12 positions" dans les régions de Boukamal et d'al-Mayadine, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) lundi.

Des transferts motivés par "la crainte d'une réponse américaine" après la mort des trois militaires, selon cette source.

- "Spirale de la violence" -

En représailles aux attaques sur son personnel, Washington avait déjà mené plusieurs frappes en Irak contre des combattants de groupes armés pro-Iran. Tout comme au Yémen où des bombardements ont pris pour cible des positions des rebelles Houthis, qui eux visent en Mer rouge le trafic maritime international.

Bagdad a condamné lundi l'attaque meurtrières contre les soldats américains en Jordanie, tout en appelant à "stopper la spirale de la violence" au Moyen-Orient.

"Le gouvernement irakien dénonce l'escalade en cours", a indiqué dans un communiqué son porte-parole Bassim Alawadi, assurant que son pays veut aider à "l'élaboration de règles d'engagement fondamentales, pour éviter plus de répercussions dans la région et empêcher l'expansion du conflit".

L'attaque a également été condamnée par l'Egypte, Bahreïn et le Royaume-Uni dont le chef de la diplomatie, David Cameron, a appelé l'Iran à "la désescalade dans la région".

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