Le premier grand oral du chef du gouvernement pour cette session devant la chambre des repr?sentants n?a pas d?m?rit? des pr?c?dents. Ton double di?se ? la Benkirane et m?me escarmouches dans l?h?micycle. En somme de la routine. Rien donc ? dire ou ? redire, si ce n?est sur l?utilisation des chiffres par le chef du gouvernement et son rapport ? la d?mocratie. Livr?s en centimes, en rials ou en dirhams selon que Benkirane s?adresse ? la veuve, aux pauvres ou aux classes moyennes, ses chiffres sur les prix des f?culents, des fruits et l?gumes ne correspondent pas aux fluctuations quotidiennes des souks o? visiblement il n?a plus le temps de se rendre. Il n?est pas n?cessaire de tous les d?rouler. Trois prix suffiront?: ceux de l?essence, du fuel industriel et du fuel ONEE. Ils ont baiss? et ce n?est pas la valeur de la baisse qui est signifiante, mais la fa?on dont Benkirane parle qui connote sa politique. A chaque augmentation le gouvernement tient scrupuleusement ? pr?ciser qu?elle est d? ? la mise en ?uvre de l?indexation sur le cours du p?trole pour se d?gager de toute responsabilit?. Lundi au parlement, le chef du gouvernement s?est content? de dire qu?il a proc?d? ? la baisse pour s?en attribuer le m?rit?. Sans vergogne, donc sans gloire. En s?adressant aux parlementaires, Benkirane parle par dessus leurs t?tes aux Marocains. Ce qui est faisable ? la condition de respecter les formes en le faisant. L?audimat dira les prochains jours ? quelle hauteur il a r?ussi sa man?uvre, mais son atavisme ? zapper en sa pr?sence la repr?sentation nationale t?moigne de son rapport ? la d?mocratie et ? la constitution, lui qui est l? par la volont? de Dieu, du peuple, et (accessoirement??) de la nomination du roi. Peu lui importe que l?actuelle constitution a hiss? le parlement ? un niveau jamais ?gal? par les pr?c?dentes. Sa r?f?rence constitutionnelle ? lui, a plus de sacralit? et s??crit le plus souvent sur des feuilles jaunes et il n?est pas s?r qu?elle se lit obligatoirement en lecture warch.