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Réunis pour Noël, les chrétiens de Gaza prient ''pour que la guerre se termine''
« Nos enfants veulent jouer et rire », des scouts palestiniens brandissent des bannières alors qu'ils participent à la procession annuelle de Noël vers l'église de la Nativité dans la ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2024 (Photo Hazem Bader/AFP)
Un grand sapin illuminait autrefois chaque Noël la place du Soldat inconnu de la ville de Gaza. L'endroit n'est aujourd'hui plus qu'un champ de ruines après plus d'un an de guerre israélienne contre les Palestiniens.
Des centaines de chrétiens du territoire palestinien ravagé se sont réunis mardi dans l'église de la Sainte-Famille, à quelques encablures de la Méditerranée, pour la messe de la nuit de Noël.
Alors que le père Gabriel Romanelli préside les offices, les fidèles ne peuvent pas faire abstraction des combats qui continuent à faire rage autour d'eux.
"Ce Noël a des relents de mort et de destruction", témoigne George Al-Sayegh, qui a trouvé refuge pendant des semaines, pour échapper aux bombes, dans l'église grecque orthodoxe Saint-Porphyre.
"Il n'y a aucune joie, aucun esprit de fête. On ne sait même pas si on survivra jusqu'au prochain Noël", se désespère-t-il.
Une partie de l'édifice où il s'abritait a été détruite en octobre 2023 par une frappe aérienne israélienne dans laquelle 18 Palestiniens de confession chrétienne ont trouvé la mort.
Un millier de chrétiens
Environ 1.100 chrétiens vivent dans le territoire palestinien, une communauté qui n'a pas été épargnée par la guerre.
De récents raids aériens de l'armée israélienne, dont un ayant tué sept enfants d'une même famille selon la Défense civile de Gaza, ont été condamnés par le pape François.
"C'est avec douleur que je pense à Gaza, à tant de cruauté, aux enfants mitraillés, aux bombardements d'écoles et d'hôpitaux. Combien de cruauté", a-t-il dit dimanche à l'issue de la prière de l'Angélus.
Sans vergogne, le ministère israélien des Affaires étrangères a fermement réagi à ses propos, accusant le souverain pontife d'avoir "deux poids, deux mesures".
"Harmonie et sécurité"
Le soutien du pape ne suffit pas à atténuer la douleur et la tristesse des Gazaouis, comme Kamal Jamil Caesar Anton, pour qui la période de Noël sera désormais à jamais frappée du sceau du deuil.
Cet habitant de la ville de Gaza raconte avoir perdu en décembre dernier sa fille Samar et sa femme Nahida, tombées sous les balles d'un sniper israélien à proximité de l'église de la Sainte-Famille.
"Nous prions pour la paix, pour que la guerre se termine et que chacun puisse vivre en sécurité", témoigne-t-il.
Ramez Al-Souri, un autre habitant de Gaza, partage sa peine: ses trois enfants, dit-il, figuraient parmi les 18 victimes de la frappe sur l'église Saint-Porphyre.
"Nous souffrons toujours", se lamente le père endeuillé. "Nous n'avons pas célébré Noël l'an dernier à cause des dégâts. Nous espérions cette année que la guerre serait terminée, mais on continue de perdre des proches tous les jours".
L'une des figures de la communauté chrétienne locale, George Anton, en "appelle aux deux camps pour mettre fin à la guerre et s'engager véritablement sur la voie de la paix".
Il n'a qu'un souhait pour Noël: "que les deux peuples puissent vivre en harmonie et en sécurité". (Quid avec AFP)