?Tr?s petit, je croyais que seuls les Alaoui ?taient des chorfas, nobles descendants du proph?te.
Plus tard j?apprends que les Idrissi l??taient aussi. On m?expliqua pourquoi et je compris. Par la suite, on me dit que les chorfas comprenaient ?galement les Alami. Apr?s, ?a ne s?est plus arr?t??: Les Kadiri, les Iraqui, les Kettani, les Kadmiri, les chrifs Ouazzani, les Sqali, les Tijanis ?
C?est comme les nombres, ?a commence par un, puis ?a ne s?arr?te plus.
S?il coulait autant d?eau dans les fleuves marocains que le flot de sang bleu dans les veines des chorfas de mon pays, le Maroc n?aurait jamais connu de s?cheresse.
Constatant cette inflation de particules, le fils d?un paysan roturier et pauvre devenu tr?s riche, demanda ? son p?re?: ??Pourquoi ne nous serions pas, nous aussi, des chorfas et porterions les titres de Moulay et Lalla????. ??Tu as raison mon fils, lui r?pondit son p?re. Mais pour cela, attend que d?c?dent d?abord tous ceux qui nous connaissent.??
C?est l?esprit et la sagesse de cette anecdote que n?a pas retenus Nabil Benabdellah, qui ?tait le 19 novembre l?invit? de l??mission Avec ou sans parure sur Luxe radio.
Accul? par les intervieweurs, ? bout de souffle et d?arguments sur les avanc?es du Maroc, le ministre de l?habitat se lan?a une bou?e de secours en d?clarant qu?auparavant il y avait une seule chaine de radio qui ?nonnait ? longueur de journ?e qu?au Maroc tout ?tait bien dans le meilleur des royaumes, tandis qu?actuellement le pays compte une vingtaine de stations priv?es gr?ce ? son action, pour la lib?ralisation de l?audiovisuel quand il ?tait ministre de la communication.
Comme ceux qui connaissent ce dossier ne sont pas encore morts, il faut rappeler ? Moulay Nabil Benabdellah que la lib?ralisation ?tait inscrite dans le dahir portant cr?ation de la Haute Autorit? de la Communication Audiovisuelle, et c?est celle-ci qui l?a mise en ?uvre en toute autonomie.
Les fr?res Abou El Ghali, porteurs du projet Luxe radio, en savent quelque chose et peuvent en t?moigner.