Mehdi Jomaa, chef du gouvernement int?rimaire de Tunisie, en visite au Maroc, est un produit comme seul ce pays sait sortir de son chapeau dans les moments de crise.
C?est ? l?abri de la premi?re crise, suite ? l?assassinat de Chokri Bela?d, quand l?islamiste tr?s bon teint, Hamadi Jebali, a ?chou? ? former un gouvernement de technocrates comme il le souhaitait, que Mehdi Jomaa, un politico-technocrate, fait son entr?e au gouvernement pour occuper le poste de ministre de l?industrie.
A la suite de la seconde crise, apr?s l?assassinat de Mohamed Brahimi, la Tunisie met en place un dialogue national qui a conduit une majorit? de Tunisiens ? exiger un gouvernement b?n?ficiant de l?agr?ment de tous. Solution qu?Ennahda, jusque-l? r?ticent, finit par accepter. Et abracadabra, c?est Mehdi Jomaa que le parti de Ghannouchi propose ? la t?te d?un gouvernement int?rimaire avec pour mission de sortir la Tunisie des atermoiements et de l?expectative dans lesquels elle a sombr? depuis la chute de Benali.
C?est une candidature qui n?enthousiasme pas trop le camp des la?cs. Toutefois, pour mettre fin ? la crise politique, il accepte son investiture.
Au vu des r?sultats des derni?res l?gislatives qui ont plac? le camp de la la?cit? en t?te, et que personne n?a contest?, nul ne peut dire que le gouvernement n?a pas gagn? haut la main la partie.
Lui reste ? r?ussir la pr?sidentielle pr?vue pour le 23 novembre pour gagner le prix de l?excellence en mati?re de transition. Pour autant, sa reconduction comme chef de gouvernement plein galons n?est pas acquise.
Mais c?est un homme avec lequel il faut d?sormais compter et dont on entendra certainement encore parler.