Les hyènes de garde – Par Driss Ajbali

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Les hyènes de garde

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Il a suffi d’une visite de nouveau ministre de la Communication, Mehdi Bensaid, à la MAP et la tenue de son Conseil d’administration pour que les loups sortent du bois. Des hyènes au regard de Driss Ajbali, médiateur de l’agence publique d’information. Pêle-mêle, on reproche à la MAP son développement et son investissement dans l’information audio et audiovisuelle. Dans la cohue on s’en prend à l’ouvrage édité par la MAP et rédigé et réalisé par Diss Ajbali. On fait dire à des journalistes de la MAP sans nom et sans visage, que le médiateur de la MAP aurait piraté leur travail. Ces journalistes de la MAP qui se plaignent existent-ils vraiment ? On n’en saura jamais rien, et Driss Ajbali les défie s’ils existent de se montrer et de faire la démonstration de cette prétention. Lui est prêt à faire la preuve de ce que le collectif MAP, dont il a toujours souligné l’apport, a effectivement apporté. Il aurait pu garder le silence et laisser dire. Mais l’ignominie est à ses yeux si grande qu’elle mérite réponse. Elle est venue cinglante. Non pas pour les journalistes de l’agence qui ont contribué, peu ou prou, à l’ouvrage, mais pour ceux qui tapis dans l’obscurité, aussi incapables qu’impuissants, mènent la cabale. Quid.ma    

Au nom de la lutte des classes, Paul Nizan avait écrit, en 1932, un livre intitulé « les chiens de garde » dans lequel il dénonça l’idéalisme de certains philosophes de son époque. En 2000, Patrick Poivre d’Arvor et Éric Zemmour ont commis, à quatre mains, un livre pour dénoncer la presse à scandale et le journalisme de trou de serrure. Ils lui ont donné comme titre « Les rats de garde », parce que la peste est toujours transmise par les rats.

Que dire alors sur « la machine à salir » qu’est devenu un certain, et je dis bien un certain, journalisme au Maroc. Les années 2000 ont vu certes prospérer un pseudo journalisme sur des réseaux sociaux triomphants. Plus grave, certains titres dans la presse papier, sous prétexte de liberté d’expression, ont fait du dénigrement une ligne éditoriale lucrative. Dans les deux cas, on n’y trouve nulle part un esprit de « lutte des classes ». Plutôt une médiocre « lutte des places » qui s’arrange peu avec la morale et qui est, le plus souvent, versée dans le qui dit mieux mieux. 

Ce type de journalisme ose tout et ne recule devant rien. Il a tous les défauts du métier : Le manque d’éthique et de rigueur ne sont pas ses moindres tares. Le mensonge ignominieux, l’abject outrage ad hominem, la mystification et le sabotage quand ce n’est, tels des pirates, l’appel à l’abordage. Tout est bon pour faire le tirage ou mieux encore, le buzz. Redouane Erramdani, excellent comme toujours, a plaidé pour l’invention d’un « buzzfiezer », une sorte de vaccin d’encre contre cette maladie épistolaire dans un secteur peu immunisé contre le cynisme et, ce qu’il y a de pire par ailleurs, l’esprit moralement corrompu. 

Me voici donc, à mon tour, impliqué dans une polémique dans laquelle excelle ce journalisme de la lâcheté. La sortie du livre, « Figures de la presse marocaine », a rencontré un vrai accueil, réconfortant et chaleureux. Nombreux ceux qui ont considéré que ce document est utile pour un vrai débat, pour la presse qui en a besoin et pour notre pays. Depuis la semaine dernière, plus qu’une rumeur, une diffamation cherche à le ternir l’œuvre Ainsi, la légende urbaine rapporterait que des voix, au sein même de la MAP, se seraient élevés pour contester la mainmise de Khalil Hachimi Idrissi et de moi-même sur un travail collectif. Je ne pense pas que cela soit vrai. Si c’était le cas, ce serait une forfaiture. Pourquoi ? 

Parce que le livre dont je suis le signataire est une œuvre de la MAP, n’en déplaise aux grincheux. Ensuite, depuis sa sortie, je n’ai jamais omis, dans toutes les occasions et dans toutes les déclarations, de rendre hommage au précieux travail des rédactions de l’agence. On trouve trace de cet hommage dans l’introduction du livre. En revanche, je refuse que l’on me vole mon travail. Et si les journalistes de la MAP m’ont fourni la farine, je suis le seul à avoir pétri le pain, le dosage du levain et du sel ainsi que la surveillance de la cuisson. J’ai gardé dans un dossier tous les documents qui me sont parvenus de la rédaction. Que celui qui s’estime escroqué lève le doigt ou jette la première pierre !  

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Maintenant, je n’ignore rien des ressorts de ce type de cabale dont le premier visé n’est autre que Khalil Hachimi Idrissi qui a eu l’audace de me donner toute latitude sur ce travail. Celui-ci subit, depuis des années, une campagne, incessante, intéressée et infâme. 

Si donc je réagis, c’est pour étouffer dans l’œuf cette controverse. Car je connais très bien le sens de la formule qui dit « Diffamez, diffamez, il en restera quelque chose ». Quant à ceux qui relaient cette information, ils font partie de ceux dont Honoré de Balzac, premier intellectuel à vivre du journalisme tout en détestant les journalistes, les médiocres surtout, au point qu’ils lui ont fait dire « si la presse n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer »

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 Ce mot, puissamment juste, est emprunté chez le journaliste Ali Amar.