MAROC-ISRAËL : LA QUESTION DU SAHARA, UN TEST POUR TEL-AVIV – Par Gabriel Banon

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L’audience accordée par le Roi Mohammed VI le 22 décembre 2022 à la délégation américano israélienne

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ATTENTION LE MONDE VIELLI – Par Gabriel Banon

Israël se doit de reconnaître officiellement la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud si elle veut bénéficier pleinement de son partenariat avec le Royaume. Déjà des Israéliens originaires du Maroc ont manifesté dans ce sens devant le domicile du premier ministre. La question du Sahara sera un test pour Israël.

Israël se doit d’être un partenaire fiable qui, comme doit être un allié véritable, partager les objectifs et la défense de l’intégrité du territoire du Royaume. Sa majesté Mohamed VI, à maintes reprises, a rappelé que la question du Sahara marocain est la pierre d’achoppement de toute collaboration avec Rabat. Il faut remarquer qu’Israël n’exploite encore pas totalement son partenariat avec le Maroc. Ceci, sera ainsi tant qu’elle ne s’engage pas totalement sur le dossier du Sahara. Car l’affaire du Sahara marocain n’est pas un projet gouvernemental mais une question qui se situe au cœur même de l’identité nationale du Maroc.

 Depuis l’adhésion officielle du Maroc aux accords d’Abraham, les échanges commerciaux entre Rabat et Tel-Aviv se sont considérablement développés. Les deux pays ont établi “des groupes de travail sur des questions allant de l’agriculture à l’énergie et le royaume est devenu un client important de l’industrie de défense israélienne. Pendant ce temps, sur le plan sociétal, les deux pays ont mis en place des vols directs et le tourisme a explosé”. Mais le mutisme du gouvernement israélien sur ce problème fondamental risque de compromettre la collaboration fructueuse que l’on peut constater et met en difficulté les amis d’Israël au Maroc.

Pour le moment, les deux pays ont échangé du personnel politique et établi des bureaux de liaison, mais les deux pays n’ont toujours pas les caractéristiques de relations diplomatiques complètes. Je ne crois pas à des progrès en la matière tant que le gouvernement israélien ne s’est pas prononcé. Ce silence intrigue, car l’Algérie, ennemie irréductible d’Israël n’attend rien des Israéliens, encore moins un soutien à la cause des séparatistes. 

Messieurs les Israéliens, il faut vous rappeler que c’est la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire, que le Royaume administre depuis le milieu des années 1970, qui a été la raison centrale de la décision de Rabat de participer aux accords d’Abraham, en 2020. Depuis lors, de nombreux pays, dont des membres des accords comme Bahreïn, ont reconnu la souveraineté marocaine sur son Sahara. Israël, cependant, ne l’a toujours pas fait.

Pour le Maroc, la question du Sahara “n’est pas simplement un projet gouvernemental mais une question qui se situe au cœur même de son identité nationale”. Ainsi, “la position que ses partenaires internationaux adoptent sur le Sahara est considérée par le royaume comme un indicateur clé de la santé de ces relations bilatérales”, et Israël “ne fait pas exception et la question du Sahara. C’est un test significatif de son partenariat naissant avec Rabat et un indicateur de l’évolution future des liens”.