A Cannes, cinq réalisatrices montantes

5437685854_d630fceaff_b-

En 2016, le premier long-métrage de Stéphanie Di Giusto, "La danseuse", avait fait chavirer la Croisette. Une histoire librement inspirée de la vie de la danseuse Loïe Fuller

1
Partager :

 

L'heure du renouvellement sur Cannes ? Avec son nombre record de réalisatrices en compétition -- sept --  et la présence d'étoiles montantes dans les sections parallèles, le Festival de Cannes a mis en avant de nombreuses jeunes cinéastes. Tour d'horizon.

Ramata-Toulaye Sy 

La Franco-Sénégalaise de 36 ans -- benjamine de la compétition -- a livré un premier long-métrage en langue peule, "Banel et Adama", empreint de lyrisme et de réalisme magique.

Ce film, la cinéaste l'avait écrit en 2014 alors qu'elle était étudiante à l'école de cinéma la Fémis. "Je l'avais mis de côté car je ne me sentais pas encore prête à réaliser", a-t-elle confié à l'AFP.

Née en France, où elle a grandi et étudié, Ramata-Toulaye Sy a ressenti le "besoin" de réaliser son premier film au Sénégal, où elle enseigne le 7e art. Issue d'un milieu modeste, elle ne s'est jamais dit que le cinéma "n'était pas pour (elle)". "J'avais cette voix en moi qui me disait que si je travaille assez dur, je pourrais y arriver".

Stéphanie Di Giusto 

En 2016, son premier long-métrage "La danseuse" avait fait chavirer la Croisette. Une histoire librement inspirée de la vie de la danseuse Loïe Fuller, célèbre pour sa danse où elle fait tournoyer des voiles.

Sept ans plus tard, la Française Stéphanie Di Giusto a fait son retour à Cannes avec "Rosalie", portrait d'une femme à barbe, ancré dans la France rurale du XXe Siècle. "Je crois qu'il y a quelque chose qui me touche dans ces histoires de femmes", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Si son premier film a fait près de 230.000 entrées et a été salué par la critique, le parcours de "Rosalie" a été semé d'embûches. "Il y a très peu de financiers qui m'ont accompagnée parce que le sujet leur faisait peur. C'est finalement une femme de la maison Gaumont qui a su lire entre les lignes et m'a permis de faire le film".

Molly Manning Walker 

Du sexe, beaucoup de sexe ? Pour son premier long-métrage, "How to Have Sex", la Britannique Molly Manning Walker raconte l'histoire d'un rite d'initiation à base d'alcool et de sexe qui tourne mal. Un film tiré de ses propres expériences mais qui n'est pas autobiographique.

En 2020, son court-métrage "Good Thanks, You ?", avait été présenté dans une section parallèle du Festival.

Si elle a confié avoir bénéficié d'un "soutien extraordinaire" pour la réalisation de "How to Have Sex", ce ne fut pas toujours le cas. "J'ai eu beaucoup de chance dans ma carrière de travailler avec beaucoup d'hommes sympathiques mais j'ai aussi travaillé avec beaucoup de connards", a-t-elle dit, en référence à son passé dans la direction de photographie.

Marie Amachoukeli

Il y a neuf ans, elle remportait -- avec Claire Burger et Samuel Theis -- la Caméra d'or pour "Party girl", portrait d'une sexagénaire fantasque. Depuis, la Française de 43 ans est restée discrète.

Le public l'a retrouvée à Cannes avec "Ama Gloria", sur l'amour maternel tabou entre une nounou cap-verdienne et une petite fille de six ans, qui a fait l'ouverture de la Semaine de la critique.

Un premier projet solo produit par la société de production de la réalisatrice Céline Sciamma ("Portrait de la jeune fille en feu"). "Je suis partie en solo mais j'étais très entourée", a-t-elle dit à l'AFP. "Réaliser seule, c'est aussi et surtout nouer des relations privilégiées avec la monteuse, la compositrice, les techniciens... C'est la première fois que je goûte à ça, et ça m'a énormément plu".

Elena Martín Gimeno

Après "Júlia ist" en 2017, l'Espagnole Elena Martin -- également actrice -- a offert au public cannois un film sur la sexualité et le désir féminin, "Creatura", qui a été présenté à la Quinzaine des cinéastes.

A 31 ans, elle fait partie de cette nouvelle génération de réalisatrices espagnoles, ("plus une communauté qu'un mouvement artistique", a-t-elle affirmé à l'AFP) qui, comme Clara Roquet et Carla Simón (lauréate de l'Ours d'or à la Berlinale en 2022 avec "Alcarràs"), se frayent un chemin à l'international. (AFP)

lire aussi