Culture
Décès de l’historienne Jalila Sbai, Grand Prix des Rencontres de l’Histoire Arabe
Henri Laurens, professeur au Collège de France, l’historienne Jalila Sbai et Abdejlil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume lors de la remise du Grand Prix à Paris
Lauréate en 2018 du Grand Prix des Rencontres de l’Histoire Arabe décerné par annuellement par l’Institut du Monde Arabe en partenariat avec l’Académie du Royaume du Maroc, Jalila Sbaï, historienne marocaine vient de décéder en France.
Evoquant son travail lors de la remise de ce prix à Paris, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, Abdejlil Lahjomri avait rendu hommage aux travaux de l’historienne fondés sur une base conceptuelle et documentaire solide et considère que son décès est une perte pour la recherche dans les strasses de l’histoire.
Jalila Sbai qui était titulaire d’un diplôme dans la maitrise de la langue arabe, s’était spécialisée dans la relations internationales et la sociologie, ce qui dès le début de son parcours scientifique l’a qualifiée pour l’étude des imbrications historiques entre le christianisme et la politique coloniale française dans les pays musulmans au 19ème et 20ème siècle.
Riche du savoir ainsi acquis, elle s’est ensuite penchée sur les problématiques de l’intégration des immigrés maghrébins particulièrement en relation avec la question de l’appartenance religieuse en France.
Jalila Sbai a enseigné à l’Institut National des Langues et des Civilisations Orientales et a également assisté l’historien Henri Laurens, professeur au Collège de France et a pris part à la chaire de l’histoire contemporaine du Monde Arabe au sein de la même institution. C’est dans ce cadre que Jalila Sbai a publié un ensemble de recherches qui ont représenté une nouvelle lecture des concepts en rapport avec les structures du système politique de l’Etat musulman tels le Khalifat et Choura. Parmi ses publications, elle compte un ouvrage intitulé « La politique islamique en France » qui figure parmi les publications en 2018 du CNRS et qui lui a valu le Grand Prix des Rencontres de l’Histoire Arabe.