Culture
Festival du film de Tanger : Abdelfattah Arrom jette la lumière sur l'héritage colonial
Le film marocain "Une année chez les Français" d’Abdelfattah Arrom, projeté lundi 4 mars, dans le cadre de la compétition officielle de la 20 ème édition du Festival national du film de Tanger (FNFT) qui se tient du 1 au 9 mars, est un tiraillement identitaire entre deux mondes opposés et deux cultures différentes.
Ce long métrage de 98 minutes, dont l'action se déroule en 1969, relate l'histoire de Mehdi, un enfant de dix ans qui va débarquer au lycée Lyautey à Casablanca, après avoir obtenu une bourse, loin de son village à l'Atlas et de sa famille.
A son arrivée à ce lycée réservé à l'époque aux enfants des hauts fonctionnaires français et des familles les plus influentes au Maroc, Mehdi fera la découverte d'un nouveau mode de vie totalement étrange qui était pour lui un véritable choc culturel.
Coincé entre les deux cultures, Mehdi trouve refuge dans ses livres, qui lui procurent une certaine indépendance. Malgré sa parfaite maîtrise de la langue de Molière parfois plus que les Français, Mehdi, meilleur élève de la classe, a été souvent sujet de préjugés et de moqueries.
Dans cette année extrêmement difficile, le petit Mehdi finira par apprendre la juste et bonne distance qui n'est ni intégration totale en se détachant de sa culture d'origine, ni séparation totale qui peut aboutir à l'exclusion.
Dans ce film, le cinéaste jette la lumière sur le poids de l'héritage colonial, la supériorité raciale, le choc culturel, l'intégration et la problématique identitaire d’une génération divisée entre deux cultures.
Ce film est une interprétation du roman "Une année chez les Français" de Fouad Laroui qui a concurrencé pour le prix Goncourt de 2010, a fait savoir le cinéaste dans une déclaration à la MAP, notant qu'à travers ce roman Fouad Laroui raconte un peu de son histoire.
"Il existe beaucoup de Mehdi au Maroc qui sont là et qui réussissent ailleurs. Ce film met en lumière l'audace, la volonté et le génie des Marocains, qui surmontent les difficultés avec bravoure et brillent ici et au-delà des frontières", a-t-il relevé.
Rappelons que la compétition officielle de cette 20ème édition connait la participation de 15 longs métrages. Il s'agit de ''Achoura'' de Tala Selhami, "Hala Madrid, Visca Barça'' de Abdelilah El Jaouhary, ''Indigo'' de Selma Bargach, "Catharsys of the afina tales of the lost world" de Yassine Marco Marrocu, ''La guérisseuse'' de Mohamed Zineddaine, ''Les 3 M histoire inachevée'' de Saad Chraibi, ''Les coups du destin'' de Mohamed El Younsi, ''Les saisons de la soif'' de Hamid Zoughi, ''Nadira'' de Kamal Kamal.
Sont également en lice, "Sofia'' de Meyem Benm'Barek, ''Ultime révolte'' de Jillali Ferhati, ''Une année chez les Français'' de Abdelfattah Arroum, et ''Une urgence ordinaire'' de Mohcine Besri, "Vie côtoyant la mort" de Lahcen Majid et "Lancer ce poids" de Hind Bensari.