Culture
L'acheteur de l'œuvre numérique à 69,3 millions de dollars se cache derrière un pseudonyme, Metakovan
"Everydays: the First 5.000 Days", œuvre de l'artiste Beeple
L'acheteur de l'œuvre numérique "Everydays: the First 5.000 Days", vendue 69,3 millions de dollars jeudi, est un collectionneur habitué des nouvelles technologies qui se cache derrière un pseudonyme, Metakovan, a annoncé vendredi la maison d'enchères Christie's.
La vente de l'œuvre virtuelle créée par l'artiste américain Beeple, de son vrai nom Mike Winkelmann, a été une déflagration sur le marché de l'art, où l'art numérique n'était encore qu'une niche il y a six mois.
Seuls deux artistes ont atteint un prix supérieur de leur vivant dans l'histoire des arts, le peintre britannique David Hockney et le plasticien américain Jeff Koons.
L'acquéreur de ce collage numérique, Metakovan, est un des plus anciens investisseurs des "NFT", des objets virtuels comme l'oeuvre "Everydays", à l'authenticité et la traçabilité réputées inviolables.
Les "NFT", pour non-fungible tokens, ou jetons non-fongibles, s'appuient sur la technologie dite "blockchain", utilisée également par les cryptomonnaies comme le bitcoin.
Avec son partenaire, qui répond au pseudonyme Twobadour et dont l'identité est également tenue secrète, Metakovan a créé, en 2017, Metapurse, le principal fonds d'investissement dans des objets virtuels "NFT", dont il est le plus important pourvoyeur de fonds.
Début janvier, Metapurse avait déjà annoncé avoir acquis vingt tableaux virtuels de Beeple pour un total d'environ 2,2 millions de dollars.
"Quand on parle de NFT de grande valeur, celui-ci va être très difficile à battre", a commenté, au sujet d'"Everydays", Metakovan, cité dans le communiqué de Christie's, car "il représente 13 années de travail quotidien".
Mike Winkelmann s'est, en effet, lancé dans le projet "Everyday" en 2007, avec pour mission de réaliser une œuvre chaque jour. L'artiste de Charleston (Caroline du Sud) en est actuellement à 5.064 travaux consécutifs.
"Les techniques peuvent être copiées et le talent peut être dépassé, mais la seule chose que l'on ne peut pas reproduire sous forme numérique, c'est le temps", a expliqué Metakovan. "Everydays", c'est "le joyau de la couronne, l'œuvre la plus précieuse de cette génération. Elle vaut un milliard de dollars".
Mi-janvier, Metapurse a annoncé le lancement de trois musées virtuels dans lesquels sont exposés des acquisitions du fond, valorisées par l'utilisation de la réalité virtuelle.