La guerre à Gaza, si près et si loin de Cannes, de courts formats documentant la guerre, montrés en marge du Festival 

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Cate Blanchett a monté les marches pour le film « The Apprentice » lors de la 77e édition du Festival de Cannes. L’actrice s’est affichée dans une robe aux couleurs du drapeau palestinien.

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"Ils sont l'histoire": le cinéaste Rashid Masharawi, né à Gaza, a supervisé à distance une vingtaine de cinéastes gazaouis, sur place, documentant la guerre par de courts formats, montrés en marge du 77e Festival de Cannes.

Le réalisateur-vétéran, 62 ans, était à l'étranger quand le conflit a éclaté. Il a coordonné le travail de ses pairs qui "filmaient et étaient en même temps en train de se démener pour rester en vie, protéger leurs familles, trouver de la nourriture, du bois pour faire du feu, une tente, de l'insuline pour un proche, une ambulance pour sauver des enfants".

Le résultat est une collection de courts formats rassemblés sous l'étiquette "Ground Zero", projet pas sélectionné par le Festival, et projeté en marge.

Dans un de ces petits films, une mère déplacée par le conflit plonge sa fille dans un grand seau blanc et, avec une cafetière propre, lui verse doucement de l'eau pour la baigner. Dans une autre, un homme raconte son calvaire de 24 heures sous les décombres après l'effondrement du bâtiment dans lequel il se trouvait.

"Parfois on attendait une semaine à dix jours pour pouvoir contacter quelqu'un, ou juste pour qu'il trouve une connexion internet pour télécharger", relate Rashid Masharawi.

"Notre narration est plus importante que jamais", lâche le réalisateur Mohamed Jabaly, basé en Norvège, venu montrer "Life is Beautiful", documentaire juste avant le conflit. Un ami proche qui avait travaillé sur le dernier plan n'a pas survécu au conflit. "Il a été tué quand il faisait la queue pour l'aide alimentaire".

Munir Atalla, responsable de Watermelon Pictures, société de distribution basée aux États-Unis, veut présenter ce portrait de famille original au public nord-américain. "Les Palestiniens ont été pendant trop longtemps exclus par les gardiens de l'industrie cinématographique".

Le public américain a déjà pu voir "Amreeka" (2009, aussi appelé "Amerrika"), de l'Américano-Palestinienne Cherien Dabis. Mais le tournage de son dernier film a été interrompu par la guerre à Gaza.

L'un des membres de l'équipe sur le terrain à Ramallah, en Cisjordanie, Ala'Abu Ghoush, a produit un documentaire sur ce projet au point mort, "Unmaking Of". "Le film pose vraiment la question de l'importance du cinéma et de l'art dans ce genre de situation, dans cette guerre", conclut-il.

La guerre d’extermination des Palestiniens par Israël a fait jusqu’à présent u moins 35.800 Palestiniens, dont environ 30.000 enfants et femmes. Quid avec AFP)