« Je ne veux pas être définie par un seul rôle ou une seule époque. Je veux que ma carrière soit un reflet de mes choix, de mes passions et de ma volonté de prendre des risques ».

Julia Roberts. 

Après l’Oscar pour son rôle mémorable dans le film “Erin Brockovich, seule contre tous“ de Steven Soderbergh et bien d’autres prix dans des festivals prestigieux, la carrière de Julia Roberts vient d'être auréolée par un César d’Honneur lors de la 50ème cérémonie du 28 février 2025. Née le 28 octobre 1967 à Smyrna en Géorgie aux États-Unis, d’une mère également comédienne de théatre, Julia est une comédienne et productrice américaine qui a d’abord été révélée en 1990, aux cotés de Richard Gere, par la comédie romantique “Pretty Woman“ de Garry Marshall, avant de devenir l’une des icônes du cinéma de Hollywood.

Surnommée "America's Sweetheart" (La chérie de l’Amérique), Julia Roberts est devenue l'une des comédiennes les plus populaires et les plus influentes d'Hollywood. Depuis ses débuts dans les années 1980, avec des comédies à succès, elle a captivé les audiences avec son sourire éclatant. Cependant, derrière cette image de star aimable et accessible se cache une carrière diversifiée, pleine de défis et riche en choix artistiques, même s’ils sont parfois controversés.

TALENT REMARQUABLE ET CHARISME NATUREL

Faisant ses premiers pas au cinéma à la fin des années 1980, avec des rôles dans des comédies et drames populaires, c'est cependant “Pretty Woman" qui  propulse Julia Roberts sur le devant de la scène internationale. Dans ce conte de fées moderne,Julia incarne Vivian Ward, une prostituée au grand cœur qui séduit un riche homme d'affaires interprété par Richard Gere. Le film a été un énorme succès, à la fois commercial et critique, élevant Julia Roberts au rang de star populaire incontournable, faisant reconnaître, avec son sourire éclatant, son charisme naturel et son remarquable et indéniable talent.

Même si ses premiers films, dont “Pretty Woman“, ont également suscité des critiques, ils ont fait relever la maîtrise parfaite de son jeu et sa forte présence. Si certains ont reproché à “Pretty Woman“, par exemple, de glorifier une relation basée sur des inégalités sociales et économiques négatives, beaucoup ont été séduits par la performance de Julia et ont salué sa fraîcheur et sa vulnérabilité. Cela lui a valu des récompenses et prix prestigieux, et surtout une précieuse reconnaissance mondiale. Ce rôle a marqué un tournant dans sa carrière, mais il pose également, pour certains critiques du moins, la question de la typification des rôles féminins à Hollywood.

Puis les années 1990 ont constitué une période charnière pour Julia Roberts. Elle enchaîne les succès avec des films comme “Les nuits avec mon ennemi“, “L’affaire Pelican“ et “Le mariage de mon meilleur ami“. Ces films démontrent sa capacité à jouer dans des genres divers et sur des tons variés, du thriller au drame en passant par la comédie romantique, même si cette période a été marquée aussi par des choix artistiques contrastés qui divisent les critiques. Par exemple, “Mary Reilly“, un film d'horreur psychologique dans lequel elle joue aux côtés de John Malkovich, est un échec à la fois critique et commercial. De même, “Les complices“, une comédie romantique avec Nick Nolte, n’a pas été bien convaincant. Ces échecs soulignent les limites de l'image de la femme que Julia incarne souvent, et mettent en lumière les difficultés pour une comédienne de se réinventer dans une industrie souvent rigide.

LE GRAND TOURNANT

Puis l’année 2000 allait permettre à Julia Roberts de vivre un tournant et atteindre un nouveau sommet dans sa carrière avec le film “Erin Brockovich, seule contre tous“, un film biographique réalisé par Steven Soderbergh. Elle y incarne une mère célibataire qui se bat contre une grande entreprise pour obtenir justice pour une communauté affectée par une pollution environnementale. Cette remarquable performance est fortement acclamée par la critique et lui rapporte enfin l'Oscar de la meilleure actrice.

Ce rôle a marqué un grand tournant dans la carrière de Julia Roberts. Il ne démontre pas seulement sa capacité à jouer des personnages complexes et forts, mais il lui permet également de se distancer de l'image de "la reine de la comédie romantique" qui a collé à sa peau pendant longtemps. Et comme l'a noté le critique Roger Ebert : "Roberts ne joue pas seulement Erin Brockovich, elle est Erin Brockovich. C'est une performance qui redéfinit ce que nous attendons d'elle".

Après “Erin Brockovich, seule contre tous“ Julia Roberts continue à jouer dans des films aux thèmes et styles variés, mais sa carrière connaît des hauts et des bas. Des films comme “Ocean's Eleven“ et “La Guerre selon Charlie Wilson“ rencontrent certes un grand succès commercial, mais d'autres films passent inaperçus.

Finalement, Julia Roberts reste une figure majeure du cinéma mondial, avec une carrière qui a traversé plusieurs décennies et genres. Et comme elle a dit elle-même, "Je ne veux pas être définie par un seul rôle ou une seule époque. Je veux que ma carrière soit un reflet de mes choix, de mes passions, et de ma volonté de prendre des risques".

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE DE JULIA ROBERTS (LM)

« Mystic Pizza » de Donald Petrie (1988) ; « Potins de femmes » de herbert Ross (1989) ; « Pretty Woman » de Garry Marshall (1990) ; « Les nuits avec mon ennemi »» de Joseph Ruben (1991) ; « Hook ou la revanche du capitaine Crochet » de Steven Spielberg (1991) ; « L’affaire Pelican » de Alan J. Pakula (1993) ; « Mary Reilly » de Stephen Frears (1994) ; « Prêt-à-porter » de Robert Altman (1994) ; « Les complices » de Charles Shyer (1994) ; « Michael Collins » de Neil Jordan (1996) ; « La mariage de mon meilleur ami » de P. J. Hogan (1997) ; « Coup de foudre à Notting Hill » de Roger Michell (1999) ; « Erin Brockovich, seule contre tous » de Steven Soderbergh (2000) ; « Ocean's Eleven » de Steven Soderbergh (2001) ; « Closer, entre adultes consentants » de Mike Nichols (2004) ; « Ocean's Twelve » de Steven Soderbergh (2004) ; « La Guerre selon Charlie Wilson » de Mike Nichols (2007) ; « Un été à Osage County » de John Wells (2013) ; « Money Monster » de Jodie Foster (2016) ; « Ticket ti paradise » de Ol Parker (2022) ; « Le Monde après nous » de Sam Esmail (2023).