Des stars comme Harrison Ford et Natalie Portman, mais aussi des remous sociaux : le Festival de Cannes lance mardi soir sa 76e édition, que la CGT a promis de perturber sur fond de contestation de la réforme des retraites en France

Pour succéder au Suédois Ruben Östlund, lauréat l'an passé avec "Sans Filtre" et président du jury cette année, 21 films ont été sélectionnés.

Mais c'est un long-métrage hors compétition, "Jeanne du Barry" de la réalisatrice française Maïwenn, qui va lancer la quinzaine mardi soir, avec Johnny Depp en tête d'affiche.

Devenu persona non grata à Hollywood après les accusations de violences formulées par son ex-épouse Amber Heard, l'ancien Pirate des Caraïbes opère un retour remarqué sur grand écran mais son passage sur le tapis rouge sera scruté en raison des réactions déjà hostiles d’actrices françaises qualifiant de ‘’honte’’ sa présence, qu'il pourrait engendrer.

Du côté de la lutte pour la Palme d'or figurent des habitués comme le Britannique Ken Loach, 86 ans, déjà deux fois lauréat (2006 et 2016), l'Allemand Wim Wenders, couronné en 1984 avec "Paris Texas", ou encore l'Italien Nanni Moretti.

Dans une industrie du cinéma dominée par les hommes et dont les efforts ne suffisent pas encore pour parvenir à la parité, la compétition officielle a néanmoins retenu un nombre record de sept réalisatrices.

Comme les années précédentes, cette 76e édition est placée "sous un haut niveau de sécurité", grâce à un millier de gendarmes, policiers nationaux et municipaux et agents de sécurité privée, a expliqué à l'AFP le sous-préfet de Grasse, Jean-Claude Geney.

Dans un contexte de tensions sociales en France, un arrêté préfectoral, "identique à celui des années précédentes" selon la préfecture, a été pris pour interdire toute manifestation autour de la Croisette pendant le Festival.

Cela n'a pas empêché la CGT d'annoncer différentes actions dans le cadre de son opposition à la réforme des retraites. Premier rendez-vous le vendredi 19 mai avec un appel à un rassemblement "fixe" sur le parvis de l'hôtel Carlton.

Fin avril, la CGT Energie avait aussi évoqué des "perturbations énergétiques", autrement dit des projecteurs qui pourraient s'éteindre, faute de courant.

Sans oublier la grève des scénaristes qui a mis les tournages à l'arrêt aux Etats-Unis, alors que le Festival pourrait être l'occasion pour cette profession de se faire entendre, en profitant de sa caisse de résonance. (AFP)