Le Présent - Par Seddik MAANINOU

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Le présent de Seddik Mâaninou aux francophones incurables (unilingues) et aux populations parlant la langue française à travers le monde

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Décisions douloureuses – Par Seddik Maâninou

Les gens ont souvent l’habitude d’échanger des cadeaux de fin d’année pour renforcer les liens familiaux ou entretenir les rapports d’amitié. L’objectif de cette geste est d’exprimer des vœux pour un nouvel an où se concrétiseraient les espérances et règneraient la paix et la quiétude.

Habits et parfums

D’habitude, ces cadeaux consistent en des habits, des parfums, des mets exquis, des boissons, etc. Pour les petits, le choix porte invariablement sur les jouets, les habits ou autres gadgets de nature à susciter la joie et l’allégresse.

Rarement les livres et les ouvrages figurent au chapitre de ces présents de fin d’année, indépendamment de leur importance, de l’apport de leur traitement des problèmes sociaux ou des questions internationales, ou de leur contribution à rappeler à nos souvenirs les génies qui ont marqué ou enrichi de leur empreinte la pensée universelle.

Il va sans dire que ces livres doivent être dans la langue du pays, ou de celles que maîtrise le destinataire pour lui permettre d’en explorer les dits et les non-dits. Rédigés dans une langue que ne maîtrise ni l’offrant ni le bénéficiaire, ils sont condamnés à finir en ornements sur les étagères d’une bibliothèque de maison à côté d’autres ouvrages achetés pour l’apparat d’un présumé intérêt pour la culture.

Al-fath al-moubine

Lorsque j’ai publié ‘’Al Fath Al-moubine’’ (La Reconquête éclatante) dans le cadre de mes mémoires «Jours d’antan», j’ai reçu des lettres, des appels téléphoniques et des messages de félicitations pour la richesse des informations qu’il renferme au sujet d’un événement unique dans l’histoire, créé par des centaines de milliers de volontaires, qui ont franchi les frontières factices et réalisé l’unité nationale. Outre ces réactions positives et quoique le livre en soit à sa quatrième édition, des amis m’ont assuré avec regret que, faute de maitriser la langue arabe, ils ne pouvaient accéder aux réalités, aux faits et aux coulisses liés à un événement national et historique d’envergure contenus dans cet ouvrage. C’est pourquoi d’ailleurs ils m’ont proposé de le traduire en français.

Une traduction sous tensiomètre

Accédant à leur demande, je ne me rendais pas compte des énormes difficultés que j’allais rencontrer. Outre les rémunérations des traducteurs, il fallait aussi confier l’ouvrage à un deuxième lecteur pour la révision voire à un troisième pour les finitions. Nombre d’amis m’ont certes apporté leur concours, mais l’effort a été tellement exigeant que j’en ai ressenti une tension frôlant le burn-out.

La question

Dans la préface de l’ouvrage en français paru sous le titre «La Marche verte», je me suis demandé, anticipant des questions que cela pouvait susciter : «Pourquoi une traduction ? Et pourquoi en français ?». J’ai simplement expliqué avoir senti chez les amis me l’ayant demandé «un désir sincère de tirer profit de ma présence tout au long de cette période historique, et de revivre, à partir de ma relation des faits, l’évènement et ses détails, les actes diplomatiques et politiques autour du lancement de la Marche».

J’ai ensuite précisé que «j’ai tout naturellement répondu à ce souhait, étant entendu que la plupart de mes requérants étaient des francophones usant naturellement de la langue française dans leur vie quotidienne et leur travail. A cette minorité influente, j’ai voulu offrir une nouvelle matière pour nourrir ses connaissances d’une mobilisation populaire sans précédent, unique en son genre, prédestinée à la postérité».

Mais en dehors de mes compatriotes, j’ai aussi et surtout voulu cibler de larges groupes de populations francophones à travers le monde, et de créer chez eux « un courant sensible et favorable à notre thèse, particulièrement dans les cercles universitaires et les milieux intellectuels et artistiques (...) pour leur faire découvrir une partie de l’histoire du dossier du Sahara avec tous ses sacrifices et ses rebondissements».

Mon Présent

Ce sera donc mon présent de fin d’année, en vous en souhaitant une agréable lecture dans le cadre de ce périple passionnant qui revisite des événements d’une épopée dont nous nous souvenons avec fierté au son des chants éternels qui l’ont immortalisée. 

Qu’il s’agisse de ce livre ou d’un autre, mon souhait, mon appel est que cette occasion de fin d’année soit propice à un échange fructueux des idées en vue de conserver toujours aussi vivace la mémoire collective. A l’instar des milliers de volontaires pour la Marche verte, des milliers de leurs concitoyens ont battu le pavé, scandant les chansons de cette épopée à l’occasion des victoires de l’équipe nationale au Mondial Qatar 2022. Car, l’histoire de notre peuple est sertie d’événements grandioses, de faits glorieux inscrits dans les Tables.

Pour le meilleur

Je vous souhaite, une nouvelle fois, une année paisible. Mon vœu le plus ardent est que vous ayez pour meilleur compagnon un livre, qu’il traite de littérature ou de politique, de science ou d’écologie, d’art ou de sport, ou d’autres domaines de la vie, à fortiori lorsqu’il s’agit d’une œuvre rappelant les faits saillants de «la mère de toutes les batailles». Mes vœux de santé et de quiétude à toutes et à tous, et à la famille «Quid.ma» davantage de débats fructueux, de partage des données et de quête permanente du meilleur. 

 

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