Culture
Aya Nakamura, reine incontestée des Flammes, récompense alternative du rap au Victoires de la musique en France
La chanteuse franco-malienne Aya Coco Danioko, alias Aya Nakamura, arrive à la deuxième édition de la cérémonie de remise des prix musicaux « Les Flammes » au théâtre du Châtelet, à Paris, le 25 avril 2024. (Photo JULIEN DE ROS)
La chanteuse franco-malienne Aya Nakamura, ciblée par l'extrême droite en France pour son éventuelle participation aux JO de Paris, a remporté jeudi trois prix aux Flammes, récompenses musicales du rap et autres musiques urbaines.
Comme un symbole, la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, a ouvert le show au Châtelet à Paris avec un medley de ses hits. Avec, déjà, une couronne scintillante illuminant le décor derrière elle.
A 28 ans, l'interprète de "Djadja", son tube de 2018 aux plus de 950 millions de vues sur YouTube, a logiquement écrasé la compétition avec les récompenses d'artiste féminine de l'année, album nouvelle pop et rayonnement international.
Elle avait déjà remporté l'an passé, pour la première édition des Flammes, le prix d'artiste féminine.
En février, les Victoires de la musique axées sur la musique de variété et critiquées pour l'avoir snobée avec un trophée anecdotique jusqu'alors, l'ont sacrée artiste féminine en février. Prix que la star r'n'b n'est pas venue chercher, pas plus qu'aux Flammes l'an dernier, alors qu'elle était dans la salle avant sa remise.
Depuis que le magazine L'Express a émis l'idée qu'elle chante un morceau d'Edith Piaf à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet, elle est dénigrée par l'extrême droite, mais pas seulement...
Dans l'hebdomadaire le Nouvel Obs jeudi, la star de "Lupin", l'acteur Omar Sy, fait "le constat désolant qu'on en est là, en France": "Qu'en 2024 il y ait encore un débat sur une artiste comme Aya Nakamura, dont je salue le parcours et le grand talent".
La présence de l'artiste aux JO n'a pas été confirmée. Pour le président de la république française Emmanuel Macron, la chanteuse aurait "tout à fait sa place dans une cérémonie d'ouverture ou de clôture des Jeux". Tout en ajoutant que la décision revient au directeur artistique de ces cérémonies, Thomas Jolly.
Chez les hommes, c'est Gazo qui, comme l'an dernier, a été sacré artiste masculin de l'année. Un trophée qu'il avait aussi soulevé aux Victoires en février.
Les Flammes sont nées en réaction des Victoires, qui ont souvent snobé rap et r'n'b. Cette nouvelle cérémonie est le fruit de l'association entre Yard, média et agence de communication dont Tom Brunet est cofondateur, et Booska-P, autre média. Spotify, plateforme leader du streaming musical, est associée depuis le début à l'événement.