Noureddine Saïl, une grande perte pour la scène culturelle et cinématographique (intellectuels)

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Un intellectuel aux qualités humaines et professionnelle rares et un critique hors-pair, connu pour ses compétences avérées, sa riche culture, son savoir-faire, son humanisme et son humilité, à la fois un grand homme, un philosophe et un pédagogue.

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Rabat - La disparition de feu Noureddine Saïl est une grande perte aussi bien pour la scène culturelle et médiatique nationale que pour le paysage cinématographique marocain, a souligné, mardi à Rabat, un parterre d'intellectuels issus de divers horizons, le temps d'un hommage posthume à la mémoire du défunt.

Cette rencontre, organisée en collaboration avec la Fondation Al Mada à la Villa des arts à Rabat, a été ponctuée par un florilège de témoignages où s'entremêlent des sentiments de chagrin et de tristesse, mais aussi de gratitude et de reconnaissance, à un grand journaliste et critique de cinéma.

Dans des allocutions fort émouvantes, les intervenants ont été ainsi unanimes à saluer la mémoire d'une grande personnalité qui fut parmi les pionniers de la critique cinématographique au Maroc, mettant en relief la riche contribution du défunt à la promotion de l'industrie du film et de la culture du 7ème art dans le Royaume.

Ils ont aussi mis l'accent sur les qualités humaines et professionnelles de cet intellectuel et critique hors-pair, connu pour ses compétences avérées, sa riche culture, son savoir-faire, son humanisme et sa modestie, soulignant que feu Saïl fut à la fois un grand homme, un philosophe et un pédagogue.

Dans ce cadre, l'écrivain et réalisateur Fouad Souiba a indiqué que le défunt fut "une lumière qui a éclairé le chemin à plusieurs Marocains pour s’ouvrir sur le monde cinématographique".

"La plupart des personnalités du secteur cinématographique ont dû passer soit par une émission de télévision ou de radio, soit par la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc (FNCCM) ayant vu le jour au début des années 70 avant d'être connus sur la scène nationale, grâce aux efforts de Noureddine Saïl", a-t-il souligné dans une déclaration à la MAP.

Pour sa part, la directrice de l’Institut spécialisé du cinéma et de l'audiovisuel (ISCA), Asmaâ El Alaoui, a mis en exergue le rôle majeur joué par feu Noureddine Saïl à travers son soutien à "toutes les initiatives pouvant apporter une valeur ajoutée au domaine audiovisuel marocain".

"Je suis là aujourd'hui pour rendre un hommage à ce grand homme du cinéma et dire que nous lui devons beaucoup, non seulement pour ce qu'il a apporté au cinéma, mais aussi à la formation, et ce à travers ses encouragements aux jeunes, en leur permettant d'avoir un accès aux festivals nationaux et internationaux comme celui du Marrakech", a-t-elle soutenu.

Sur la même lancée, l’écrivain et critique du cinéma Hassan Narrrais, inconsolable suite à la disparition de ce "grand philosophe du cinéma", a relevé que "c’est grâce à ce penseur émérite que nous avons appris comment écrire et penser la critique".

"Il nous a poussé à aimer la vie à travers le cinéma et l’image", a-t-il rappelé sur un ton nostalgique.

Natif de Tanger, feu Noureddine Saïl est décédé le 15 décembre 2020. Scénariste, romancier et producteur, il a été aussi directeur de la chaîne de télévision "2M" et du Centre Cinématographique Marocain (CCM).

Le défunt fut également le fondateur, en 1973, de la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc, qui a joué un rôle incontestable dans la diffusion et la promotion de la culture cinématographique dans le Royaume.

Il a, en outre, marqué le monde du cinéma africain après avoir créé le Festival du cinéma africain de Khouribga, devenu au fil des années un rendez-vous incontournable des cinéphiles venus d’Afrique et d’ailleurs.

 

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