Tanger : Ouverture de ''Villa Harris, musée de Tanger''

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Photo souvenir de la Villa Harris

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Longtemps sa villa est restée à l’abandon avant que l’on s’aperçoive qu’à sa façon c’était un patrimoine architectural et une partie intégrante de l’histoire récente du Maroc. On l’a rénovée et on en a fait un musée qui vient d’ouvrir ses portes. Lui, Walter Burton Harris, a accompagné la fin de l’indépendance du Maroc. Un personnage haut en couleur, curieux des choses et épris d’aventures comme on pouvait en rencontrer seulement à son siècle, la fin du dix-neuvième et les débuts tumultueux vingtième.

Il était journaliste, écrivain, voyageur et mondain qui est devenu célèbre pour ses écrits sur le Maroc, où il a travaillé pendant de nombreuses années comme correspondant spécial pour The Times. Son ouvrage clé sur le Royaume chérifien, Le Maroc disparu, nous fait découvrir un journaliste, mais aussi sujet de Sa Majesté le roi britannique et à ce titre honorable correspondant de ses Services. Il avait ses entrées auprès de deux souverains, le Sultan Moulay Hafid, et son successeur le Sultan Moulay Abdelaziz. Ses péripéties marocaines en feront le prisonnier otage de Abdelkrim Rissouli et l’ami, à la fois confident et informateur, des chancelleries qui se disputaient le Maroc. Son nom était déjà lié au Royaume, le voilà donnant par son legs même involontaire, son patronyme à un musée qui vient enrichir l’offre muséale de Tanger la Haute. 

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Othman El Ferdaous et Mehdi Qotbi à l’inauguration du nouveau musée

Mardi, ils étaient, autour de Othman El Ferdaous, ministre de la Culture, plusieurs personnalités à la cérémonie d’ouverture de “Villa Harris, musée de Tanger”. Mehdi Quotbi bien sûr, président de la Fondation nationale des musées (FNM), Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain et Madison Cox, président de la Fondation jardin Majorelle. Tous réunis pour admirer l’exposition inaugurale du musée, fruit de la généreuse donation d’un mécène marocain, El Khalil Belguench.

“Je suis très heureux de découvrir la Villa Harris, qui est un lieu d’histoire et de mémoire pour les Tangérois et les Marocains en général”, a indiqué M. El Ferdaous, saluant le travail exceptionnel mené par la FNM pour “arranger la rencontre entre une collection et un lieu, rencontre qui illustre bien la double fonction du patrimoine au Maroc”.

L’ouverture de “Villa Harris, musée de Tanger”, permettra d’abord de valoriser ce lieu exceptionnel qui était à l’abandon, a précisé le ministre dans une déclaration à la presse, mettant en avant la forte composante de démocratisation de la culture qui caractérise ce lieu.

Rappelant qu’un donateur marocain a donné sa collection d’œuvres pour l’exposition inaugurale de ce musée, M. El Ferdaous a expliqué que si cela a été possible, c’est parce que le Maroc dispose des structures qui permettent d'accueillir ces dons et de rassurer ces collectionneurs quant à la bonne prise en charge de leurs créations et leur mise à la disposition du public, de manière à ce qu’elles ne soient pas un art sélectif, réservé à une élite.

 


 Walter Burton Harris (Author of Morocco That Was)
Walter Burton Harris 

Mehdi Qotbi, comme à son habitude a, lui, dit son “bonheur” de voir un Marocain faisant don pour partager avec les autres une collection qu’il a rassemblée sur plusieurs longueurs d’années. Le règne du Roi Mohammed VI est celui de la modernisation et du progrès du pays, a-t-il poursuivi, mettant en avant la place importante qu’accorde le Souverain à la culture.

"Grâce à cette politique insufflée par le Souverain, le Maroc est pris en exemple dans le monde", a affirmé M. Qotbi, notant que “la culture joue et jouera un rôle encore plus important qu’avant dans la politique touristique du Royaume”.

L’exposition inaugurale du musée se déploie sur un parcours qui retrace l’histoire de l’art au Maroc à travers 4 grandes périodes. La première est celle de la fascination des peintres occidentaux pour la lumière, la couleur et l’hospitalité qu’offre le paysage naturel, urbain et social du Maroc. Cette section comporte des tableaux de plusieurs peintres, dont Delacroix, Jacques Majorelle, Edy-Legrand, Claudio Bravo et Jacques Veyrassat.

La deuxième période met l’accent sur les premiers peintres marocains ayant côtoyé des artistes européens, tels que Mohammed Ben Ali R’bati, Mohamed Ben Allal, Ahmed Yacoubi et Mohamed Hamri. Il s’agit également de la période des premiers artistes marocains ayant bénéficié d’une formation artistique à l’Ecole nationale des beaux-arts de Tétouan (ENBA).

La troisième période couvre les années 50, 60 et 70 et annonce l’affirmation de la modernité artistique marocaine et la diversité des approches plastiques qui l’accompagne avec une maîtrise théorique et conceptuelle des débats qui traversaient à l’époque le panorama de l’art mondial. Il s’agit de la période des grands maîtres de la peinture marocaine comme Jilali Gharbaoui et Ahmed Cherkaoui.

La quatrième période, elle englobe des œuvres contemporaines qui reflètent le caractère éclectique de l’art marocain, ainsi que les expérimentations esthétiques qu’offrent les nouveaux supports de création.

Un nouvel espace pédagogique dédié à la jeunesse accompagne l’exposition, avec une borne interactive et une bibliothèque qui permettent d’approfondir la compréhension des œuvres et des artistes exposés.

 

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