Culture
‘’Une femme au pays des Fouqaha, l'appel du Houdhoud'' de Nouzha Guessous
L'écriture pour Guessous est une "invitation à poursuivre le dialogue sur les droits des femmes dans la société marocaine.
Rabat - "Une femme au pays des Fouqaha, l’appel du Houdhoud” est le dernier essai de Nouzha Guessous qui vient de paraître aux Éditions La Croisée Des Chemins.
À travers cet essai en format moyen (246 pages), "dont les racines sont puisées dans sa propre histoire personnelle", l'auteure “livre son regard sur l'évolution de la perception et du statut des femmes marocaines depuis les années soixante du siècle dernier jusqu'au début des années 2000 lors des débats autour de la Moudawana", lit-on dans la présentation de cet ouvrage.
"Débats auxquels elle a directement pris part en tant que membre de la Commission royale consultative chargée de la révision du Code de la famille. Ce n’est en aucun cas un récit passéiste; bien au contraire, il permet de voir le chemin parcouru et surtout de mettre en lumière des impératifs autant culturels que politiques", selon la même source.
D'après la présentation de l'éditeur, l'écriture pour Guessous est une "invitation à poursuivre le dialogue sur les droits des femmes dans la société marocaine. Un dialogue plus que jamais d'actualité pour revisiter les dogmes et les partis pris".
Publié dans le cadre de la collection "Kayna", dirigée par l'écrivaine Bahaa Trabelsi, l'essai comprend trois parties, à savoir "Genèse d’un houdhoud", "Apprivoiser les empreintes" et "Raconte-moi la Moudawana".
"Ce texte est né de plusieurs envies. Il en porte les marques. Ils sont les gages de la quête sincère qui en a déterminé la conception. Avant même de vouloir dire tout haut, à tous, ce que les livres et les hommes de religion ont chuchoté dans la commission de la Moudawana où elle a siégé pour statuer sur le droit des femmes et les règles de la vie en famille, Nouzha Guessous a commencé par rassembler les éléments épars de sa mémoire personnelle", relève l'écrivain et dramaturge, Driss Ksikes, dans la préface de cet ouvrage.
De son avis, "cette volonté d’écrire sur une expérience collective à partir de soi lui a, en outre, permis de construire, chemin faisant, la trame d’une subjectivité assumée. Cela s’est traduit, non par l’expression d’une opinion individuelle, mais par le déploiement de sa réflexion comme sujet autonome et conscient de ses choix".
"Et cela passe non seulement par les idées mais d’abord par les mots, les métaphores, les images qui les portent. La particularité de l’auteure est d’être une lectrice, amoureuse autant de la beauté des formes que de la justesse des propos", avance-t-il.
Nouzha Guessous a fait partie de la Commission royale consultative chargée de la révision du Code de la famille (2001-2004). Lors des débats, souvent houleux, elle a été comparée au houdhoud, la huppe du récit coranique, indique un communiqué de la maison d'édition, ajoutant que ce moment, particulier dans sa vie, l'a amenée à faire le parallèle avec son histoire personnelle et l'envol qui l'a poussée à quitter le nid familial, prendre appui sur ses racines pour dresser le tronc et les branches de la femme qu'elle est devenue.
Biologiste médicale et chercheure en droits humains et en bioéthique, Mme Guessous a été professeure de la faculté de médecine et du CHU de l'Université Hassan II de Casablanca et présidente du Comité international de bioéthique de l'UNESCO (2005 - 2007).
Elle est essayiste, coordinatrice et co-auteure de livres collectifs. Elle a participé à “Ce qui nous somme. Réflexions marocaines” après les évènements des 7 au 11 janvier 2015 à Paris (La Croisée des Chemins, 2015) et “Pourquoi suis-je sur Facebook? Des Marocains croisent leurs paroles” (Le Fennec, 2013).
Guessous est également auteure de chroniques et de tribunes sur les questions de droits des femmes et de bioéthique.