De l?id?ologie ? l??conomie, les int?r?ts de la Chine pour l?Afrique grandissent au fil des ann?es. Dans cette configuration, le Maroc s'impose de plus en plus comme un acteur cl? d'un partenariat triangulaire mutuellement avantageux
Proclam?e en octobre dernier par le Fonds mon?taire international (FMI), premi?re puissance ?conomique mondiale, la Chine semble aller ? pas s?rs sur sa lanc?e de d?veloppement.
Depuis l'ouverture de l'Empire du Milieu sur le monde ext?rieur, les priorit?s ?conomiques ont pris le pas sur les priorit?s id?ologiques, ce qui a donn? lieu ? un mod?le original que les autorit?s chinoises ont baptis? ??Socialisme de march頻. Cette politique de d?veloppement a permis au pays de devenir en trois d?cennies une hyper puissance crainte et scrut?e par le monde entier.
Depuis pr?s de quatre d?cennies, ce g?ant d'Asie r?ussit l'exploit de maintenir un taux de croissance ? deux chiffres. Le FMI a confirm? en octobre dernier sa pr?vision d'une croissance ?conomique de 7,4% pour la Chine o? le PIB en termes de parit? de pouvoir d'achat (PPA) est de 17,632 trillions de dollars, d?passant pour la premi?re fois celui des Etats-Unis. Et le pays affirme qu'il est capable de maintenir ce taux durant les 20 ? 30 ann?es ? venir.
Mais pour maintenir et asseoir sa supr?matie ?conomique, la Chine a besoin de mati?res premi?res, les siennes ne lui suffisent plus. Le continent africain, riche en mati?res premi?res, devient d?s lors un champ de comp?tition pour les grandes puissances mondiales.
Toutefois, l'Empire du milieu, qui d?fend son mod?le propre de d?veloppement, affirme proposer pour le continent noir une coop?ration gagnant-gagnant et sans condition.
Selon les dirigeants chinois, la Chine et l'Afrique partagent le m?me sort. L'Empire du milieu, vient en Afrique, non pas comme ??un conqu?rant??, mais plut?t comme un mod?le ? suivre, assurent-ils.
Pr?sent dans le continent noir dans les ann?es 60 et 70 pour des raisons id?ologiques, le G?ant d'Asie se tourne de nouveau vers ce continent pour des raisons ?conomiques.
Ayant d?j? affut? ses armes en Afrique anglophone, l'Empire du milieu se d?die ? conqu?rir de nouveaux horizons en Afrique francophone.
Dans cette optique, le Maroc, qui entretient avec la Chine des relations diplomatiques ancr?es dans l'histoire, s'impose de plus en plus comme un acteur cl? d'un partenariat triangulaire mutuellement avantageux. Un partenariat triangulaire ?rig? d?sormais en choix strat?gique pour le Maroc.
Le Royaume, gr?ce ? sa position g?ographique mais aussi ? ses ressources humaines et les accords de libre-?change qu'il a conclus avec de nombreux pays, a le potentiel pour devenir un hub pour les investissements ?trangers en Afrique.
Quatri?me destination des investissements directs ?trangers sur le continent, premi?re destination en Afrique du nord pour les IDE entrants, premier investisseur en Afrique francophone, le Maroc dispose, aussi, de plusieurs atouts lui permettant d'?tre le moteur-cl? d'une dynamique r?gionale.
De plus l'ancrage du Maroc en Afrique, les solides relations politiques et ?conomiques entretenues avec nombre de pays africains, le partenariat Sud-Sud que pr?ne le Royaume, ainsi que la pr?sence dans le continent noir d'un important r?seau d'institutions financi?res et bancaires marocaines, tout cela fait du Maroc un partenaire cl? pour la Chine.
Une balance commerciale d?s?quilibr?e
Le Maroc est le dixi?me partenaire commercial africain de la Chine, tandis que l'Empire du milieu est le quatri?me partenaire commercial du Royaume. En 2013, le volume des ?changes commerciaux entre les deux pays a atteint le niveau record de 3,69 milliards de dollars, soit une augmentation de 4,8% par rapport ? l'exercice pr?c?dent. La Chine a export? pour 3,13 milliards de dollars vers le Maroc, soit une croissance de 29%, pour des importations de l'ordre de 558 millions de dollars, une augmentation de 17%.
Les exportations de la Chine vers le Maroc sont constitu?es principalement des produits de textile, des appareils ?lectrom?nagers, des ?quipements industriels, du th? et des articles d'usage courant, alors que les engrais des phosphates et des produits de mer sont les principaux produits marocains export?s vers la Chine.
En vue de r??quilibrer la balance, les deux pays entendent renforcer leurs relations ?conomiques avec l'ambition d'instaurer un partenariat gagnant-gagnant, et ?largir l'horizon de leur coop?ration en s'ouvrant davantage sur les march?s r?gionaux dans des secteurs porteurs tel que celui des ?nergies et des nouvelles technologies.
De plus, le Royaume a tout ? gagner en captant une partie des IDE chinois destin?s ? l'Afrique. En effet, selon les statistiques, la Chine a investi plus de 75 milliards de dollars en Afrique sur la p?riode 2000-2011, ce qui la place tout juste derri?re les Etats-Unis. La majeure partie de cette somme a ?t? investie dans les secteurs du transport avec 34,31 milliards de dollars, de l'?nergie (p?trole) avec 31 milliards de dollars, de l'immobilier et des mines.
D'ici ? 2020, P?kin compte porter ses ?changes commerciaux avec l'Afrique ? 400 milliards de dollars et les investissements directs dans ce continent ? 100 milliards de dollars, comme annonc? par le Premier ministre chinois, Li Keqiang lors de sa derni?re tourn?e africaine.
Selon des chiffres publi?s par la Chambre chinoise du commerce international, le volume sino-africain a atteint 210,2 milliards de dollars en 2013, contre 198,49 milliards de dollars en 2012 tandis que les investissements directs chinois en Afrique ont d?pass? les 25 milliards de dollars. Les exportations chinoises vers l'Afrique ont atteint 92,8 milliards de dollars en 2013, en hausse de 8,8%, alors que les importations en provenance de l'Afrique s'?tablissent ? 117,4 milliards de dollars, en augmentation de 3,8pc.