économie
Le roi Mohammed VI lance officiellement le mégaprojet de Gazoduc reliant le Nigéria au Maroc
La signature d’une série d’accords entre des institutions publiques et privées marocaines et des hommes d’affaires nigérians concernant le mégaprojet de gazoduc devant relier le Nigeria au Maroc devrait avoir lieu, ce lundi 15 mai au palais royal de Rabat, et sera présidé par le roi Mohammed VI
Le projet gazoduc offshore entre le Nigéria et le Maroc sera officiellement lancé au palais royal de Rabat, ce lundi 15 mai à partir de 13 heures, en présence des membres du gouvernement ainsi que de plusieurs représentants de pays africains dont le Nigéria.
Ce mégaprojet, qui se veut comme un vecteur majeur de développement dans le continent, a vu le jour lors de la visite officielle du roi Mohammed VI au Nigéria en décembre dernier. Cet accord a été signé, en présence du président nigérian Muhammadu Buhari, entre le fonds souverain Ithmar Capital (ex-FMDT) et la Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA). Et ce, dans le but d’« accélérer les projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest ainsi que de créer un marché régional compétitif de l’électricité », comme l’explique le communiqué publié par Ithmar.
Une première séance de travail à Casablanca
Un communiqué du cabinet royal avait fait savoir qu’une première séance de travail s’est déroulée le 13 décembre au sein du palais royal de Casablanca. Cette réunion, qui a été présidée par le roi Mohammed VI, a connu la participation de hauts responsables nigérians et marocains dans l’objectif de promouvoir ce projet ambitieux et structurant pour tous les pays de la région. Les discussions avaient porté, lors de cette rencontre, sur la faisabilité technique ainsi que sur le financement nécessaire pour le projet.
Une vaste offensive diplomatique marocaine en Afrique
Ce projet vient concrétiser la stratégie diplomatique marocaine ainsi qu’une vision commune ouest-africaine. Le roi Mohammed VI avait effectué des déplacements dans les capitales africaines les plus importantes dans le but de poser les jalons d’une entente panafricaine durable. Le royaume va devoir également combiner ce mégaprojet avec son plan gazier « Gas to power », dans le cadre duquel il avait envisagé de faire passer la consommation de gaz naturel du pays de 0,9 milliard de m3 en 2014 à 5 milliards de m3 en 2025 pour produire de l’électricité et promouvoir l’industrie.
Un projet à même de créer une interdépendance économique de l’ensemble ouest-africain, nécessité absolue pour un alignement diplomatique des pays de la région. Ce projet de gazoduc ressemble en beaucoup de points aux grands projets européens qui ont été les vecteurs de la consolidation de l’union et de la solidarité européennes. Dans cette même ligne, le projet de gazoduc pourra consolider le bloc ouest-africain autour d’un Maroc, véritable façade de l’Afrique vis-à-vis de l’Europe.