économie
Tenue à Marrakech du sommet Women In Africa
Le développement du continent africain reste tributaire de l'éradication de toutes les formes de discriminations envers les femmes, qui constituent la colonne vertébrale de l'économie du continent noir, ont souligné ce lundi 25 septembre, à Marrakech, les participantes au sommet Women In Africa (WIA)
L'accès au financement et à une santé et à un enseignement de qualité permettent une autonomisation des femmes africaines et l'obtention de la place qu'elles méritent au sein de la société, ont-ils convenu d'ajouter dans le cadre de ce sommet organisé du 25 au 27 septembre sous le thème "Investir pour une meilleure gouvernance avec les femmes africaines".
Pour la présidente-directrice-générale d'Orabank, Binta Touré Ndoye, la femme africaine subit des discriminations de tout genre notant dans ce contexte que les femmes africaines produisent 60% des biens économiques mais leurs revenus ne représentent que 9%.
S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture de ce sommet, elle a fait remarquer que les disparités de genre engendrent un manque à gagner de plus de 90 milliards de dollars par an en moyenne en Afrique.
Binta Touré Ndoye cite cependant des modèles de femmes africaines qui ont contribué à changer la destinée de leurs pays, ce qui est une fierté pour la femme africaine, a-t-elle dit.
La fondatrice de WIA, Aude de Thuin, a souligné pour sa part, qu'elle préfère la compétence à la quota mais sans cette dernière, la France par exemple aura besoin de plus de 170 ans pour parvenir à la parité. Le quota est une étape inéluctable vers la réalisation de la parité, a-t-elle estimé.
Elle a par ailleurs, fait remarquer que les changement climatiques survenus ont eu des conséquences néfastes sur le mouvement des femmes et des enfants africains.
La fondatrice de WIA a mis en exergue les piliers de cette initiative à savoir le "WIA Institute" qui constitue un catalyseur d'études sur les femmes dans l'économie africaine, nécessaire pour produire des indicateurs d'évolution des actions car le monde manque de données chiffrées sur l'Afrique.
Le deuxième pilier, ajoute Aude de Thuin, est le "WIA Club" qui est formé de 400 membres qui sont des ambassadrices qui transmettent les résultats de "nos études" alors que le troisième pilier de cette initiative, "WIA Philanthropy" est un fonds de dotation pour encourager et soutenir la création d'entreprises par de jeunes femmes africaines et favoriser la diffusion de l'éducation dans le domaine du développement économique et la formation au travers de canaux et supports innovants.
Et de conclure que WIA sera une source d'inspiration et de renouvellement dans toutes les parties du monde.
La première session de ce sommet tenue sous le thème "Promouvoir la participation politique des femmes pour une meilleure gouvernance" a mis en avant la contribution des femmes africaines à la gouvernance politique de leurs pays et leur action en matière de participation politiques des femmes.
La deuxième session tenue sous le thème "leçons de leadership de femmes africaines face au nouvel ordre mondial", a convié des spécialistes des relations internationales à s’interroger sur le rôle que les femmes africaines doivent jouer dans le nouvel ordre mondial et comment leur modèle de leadership peut inspirer d’autres dans le monde entier.
"Women in Africa" est une initiative mondiale sans précédent qui met les talents féminins au cœur de la création d'une Afrique inclusive et encourage les entreprises internationales et panafricaines à identifier, à rassembler et à former des talents féminins et des jeunes dynamiques sur le continent africain. Ce sommet rassemble quelque 394 personnes issues de 41 pays pour débattre du thème "Investir pour une meilleure gouvernance avec les femmes africaines". Cet événement de trois jours comprend des conférences, des master-classes et des laboratoires de réflexion collaboratifs qui exploreront le leadership à travers l'agriculture, l'énergie, l'entrepreneuriat, la finance, la nutrition et l’eau.