économie
UA : Akhannouch étaye l’apport potentiel du Maroc en matière de développement durable
Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture a conduit récemment, à Addis-Abeba, une délégation marocaine à la session ministérielle du comité technique spécialisé de l’Union Africaine sur l’agriculture, le développement rural, l’eau et l’environnement pour la première fois depuis le retour du Maroc à l’UA
La délégation conduite par Akhannouch comprenait plusieurs experts dont l’ambassadeur du Maroc en Ethiopie, Nezha Alaoui M’Hamdi.
Au cours de cette rencontre, Akhannouch a souligné le rôle important que joue l’agriculture dans le développement des nations, soulignant qu’il devrait être « le moteur de la croissance durable face à une double vulnérabilité socio-économique et écologique dans les zones rurales ».
Il a également expliqué que l’agriculture représente souvent un potentiel sous-exploité au Maroc, économiquement (le secteur représente près de 40% du marché du travail et génère 15% du PIB) et socialement (plus de 9 millions de Marocains dépendent directement de l’agriculture pour leur subsistance).
Pour Akhannouch, l’agriculture est au cœur des défis du développement durable car une bonne gestion des sols, de l’eau et des cultures contribue à l’adaptation et à l’atténuation des effets négatifs du changement climatique.
Sur la base de ces résultats, le Maroc a lancé le Plan Maroc Vert en 2008, ce qui est conforme au programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique, a noté le ministre.
Akhannouch a expliqué que ce plan d’investissement ambitieux repose sur deux piliers : la modernisation de l’agriculture et l’investissement à forte valeur ajoutée dans le secteur agro-industriel ainsi que le développement de l’agriculture à petite échelle et des investissements sociaux.
Le ministre a également indiqué qu’« il s’agit d’une stratégie innovante basée à la fois sur l’adaptation aux opportunités de marché et l’amélioration de la diversité agricole, écologique et humaine des terroirs » et a ajouté que ce plan a été mis en place selon une approche pragmatique axée sur la mise en œuvre de projets concrets.
Pour Akhannouch, « l'agriculture est un bien commun mondial que nous devons tous nous efforcer de préserver ». Le ministre a expliqué qu'un premier pas dans cette direction a été fait lors de la conférence mondiale sur l'environnement tenue en novembre dernier à Marrakech. Une fois les accords de Paris mis en place, « il est crucial que l'agriculture africaine, y compris les projets d'adaptation au changement climatique, obtiennent une part équitable des financements climatiques », a-t-il déclaré. Et de poursuivre que c’est dans cet esprit qu’a été lancé l’initiative Africaine d’Adaptation Agricole (AAA).
L’AAA est un programme en deux parties soutenu par 33 pays, des acteurs importants du secteur privé, de la société civile, de la communauté scientifique et des donateurs tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Le premier axe consiste à obtenir des financements pour le programme Adaptation de l'agriculture africaine par le biais du plaidoyer et de la négociation tandis que le second concerne la réduction des risques et la levée de fonds pour les projets d'adaptation à travers quatre programmes: gestion durable des ressources du sol et de l'eau agricole, gestion et financement solidaire pour les petits porteurs de projets.
« Le programme constitue également une plateforme pour le renforcement des capacités et l'échange de connaissances sur l'agriculture résiliente au climat », a déclaré Aziz Akhannouch. « Notre objectif avec les 33 pays qui sont avec nous est d'attirer des fonds pour soutenir des projets concrets », a-t-il ajouté.
Le ministre a exprimé le souhait de voir cette initiative AAA s'intégrer dans les grands programmes agricoles de l'Union Africaine ainsi qu'un «véritable outil de défense de la cause de l'adaptation agricole africaine».