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Changements climatiques, la faim gagnera l’Afrique en premier
La BAD et FAO tirent la sonnette d’alarme ; si on ne fait rien pour palier aux changements climatiques, 50 millions de personnes supplémentaires souffriront de la faim.
Les rendements des principales cultures de base de l’Afrique pourraient baisser de 8 à 22 % d’ici à 2050, si le monde en général et l’Afrique en particulier, ne prennent pas des mesures concertées pour affronter les causes et effets du changement climatique, a estimé le département de l’agriculture et de l'agro-industrie de la Banque africaine de développement (BAD).
'’À l’horizon 2100, les rendements de cultures de maïs pourraient chuter de 20 à 45 %, celles du blé, de 5 à 50 %, celles du riz, de 20 à 30 %, et celles du soja, de 30 à 60 %’’, précise la BAD dans une note publiée à l'occasion de la célébration, dimanche 16 octobre, de la Journée mondiale de l’alimentation. La BAD précise qu’avec près de 240 millions de personnes souffrant de la faim, le continent africain représente 30 % des 800 millions âmes qui, à travers le monde, ne peuvent se nourrir convenablement pour mener une vie saine et active. En termes de pourcentage de la population, l'Afrique subsaharienne est la région du globe où la prévalence de la faim est la plus forte et ce, malgré le fait que le continent possède 65% des terres arables inexploitées de la planète, rappelle l’institution bancaire panafricaine.
Plus inquiétant encore est le fait que la situation alimentaire et nutritionnelle de l’Afrique est en train de s'aggraver car les populations dans leur ensemble, ont de plus en plus de mal à accéder aux aliments de base et d'autres encore, en raison d'un déclin des rendements agricoles et d'une hausse des prix imputée aux effets du changement climatique, déplore la BAD.
Autrement dit, c’est 50 millions de personnes supplémentaires risqueraient de souffrir de sous-alimentation d'ici 2050 à cause des changements climatiques, selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) présenté sous le thème: "Situation mondiale de l’alimentation et l’agriculture: changement climatique, agriculture et sécurité alimentaire SOFA-2016"
D'après ce rapport, présenté par le représentant résidant de la FAO au Maroc, Michael George Hage lors d'une conférence de presse, la demande alimentaire mondiale en 2050 augmentera de 60% par rapport à son niveau de 2006, sous l'effet de l’accroissement de la population, de l’augmentation des revenus et de l’urbanisation rapide.
Le rapport précise par ailleurs que les changements climatiques génèrent un impact négatif sur l'agriculture, l'un des secteurs les plus touchés par ce fléau, outre leur impact sur les moyens de sa subsistance et sur ses infrastructures, ainsi que sur la hausse des prix des denrées alimentaires. Ils pourraient également nuire à la disponibilité alimentaire, en entraînant une baisse de la productivité des cultures, de l'élevage et des pêches, et entraveront l’accès aux aliments en compromettant les moyens d’existence de millions de ruraux qui vivent de l’agriculture, signale le rapport, précisant que si les choses continuent dans ce sens, le nombre des démunis augmentera de 35 millions à 122 millions de personnes dans le monde à l'horizon 2030.