Entretien avec Driss El Yazami président du pôle “société civile“ de la COP22

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Un mois après la tenue de la 22ème Conférence des Parties, nous avons interviewé le président du pôle « société civile » Driss El Yazami. Nous lui avons aussi évoqué son bilan de la COP22, ainsi que les prochaines étapes de son pôle dont il reste le président tout au long de l’année 2017. Entretien.

Qu’est ce que vous pouvez nous dire par rapport au bilan de la COP22, côté « société civile » ?

De manière globale, nous n’avons pas tout réussi à 100% mais nous avons assuré une bonne partie des objectifs. Le premier objectif était de contribuer à la prise de conscience de l’ensemble de la société marocaine sur les enjeux climatiques et environnementaux. De ce point de vue, il y a eu le lancement de l’opération « zéro mika », notamment dans la zone verte, qui a vu une forte affluence des marocains avec 24.000 visites par jour. Cela montre que nous avons relativement avancé même s’il reste encore beaucoup à faire.

Notre deuxiéme objectif était d’impliquer les collectivités territoriales, les 12 régions marocaines et les municipalités. Il y a eu la MED COP climat à Tanger. Il y a aussi eu 6 réunions régionales à l’initiative du conseil régional qui se sont tenues en partenariat avec les universités de la région, le secteur privé et les ONG de chaque région. Enfin il y a eu le deuxième sommet des élus locaux qui s’est tenu à Marrakech avec plus de 1100 élus locaux avec une déclaration sur le financement. A mon avis, il y a eu une implication très importante des universités et des centres de recherches marocains avec notamment ce sommet des 106 présidents des universités du monde, une rencontre des académies africaines et une rencontre des présidents d’universités africaines. Ces événements ont un objectif qui reste encore à approfondir, un agenda national de la recherche en matière d’environnement et doivent aller vers un agenda africain plus développé.

La présence africaine à la COP…

A mon avis, elle était marquante. D’ailleurs nous avons fait 20 visites dans les pays d’Afrique subsaharienne avant la COP, une rencontre des syndicats africains en présence de la secrétaire générale de la confédération syndicale internationale.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Une série de réunions de bilan est prévue avec les dynamiques marocaines et internationales. La présidence marocaine de la COP a demandé la tenue après l’événement d’une réunion de bilan avec les principaux réseaux internationaux en matière d’environnement. Cette réunion devrait se tenir fin janvier, début février 2017. Il faut aussi continuer à faire accréditer un certain nombre de structures marocaines par le programme des nations unies pour l’environnement.

Dès le mois de mai il y aura la COP de préparation qui se tient chaque année. Il faut aussi continuer la dynamique des rencontres régionales et transformer les déclarations en vrais plans d’action.

Pensez-vous qu’il y aura un suivi de ces engagements ?

A mon avis, il y a un sentiment collectif de fierté. Nous avions une politique publique ambitieuse, par exemple en matière d’énergie, mais nous n’avions pas une mobilisation de des autres acteurs non étatiques à ce niveau. Maintenant il faut agir en termes de renforcement des capacités de formation parce que les réseaux internationaux dont nous parlons sont très puissants et formés. La communauté internationale a adopté deux feuilles de route en 2015 pour l’action multilatérale : les objectifs de développement durable en septembre 2015 et l’accord de Paris en décembre 2015. Il faut donc veiller à la mise en œuvre de ces deux agendas.  

Qu’attendez-vous de la société civile marocaine ?

Je pense que ceux qui étaient présents à la COP étaient satisfaits de l’ouverture de la présidence marocaine. Des coalitions comme le réseau de jeunes pour la justice climatique ont été lancées à Marrakech. Il y a toute une série d’orientations qui a été élaborée et qu’il faut suivre. Par exemple pour la déclaration des élus il faut former les équipes des conseils régionaux, les élus et les équipes techniques parce que même s’il y a des fonds disponibles au niveau international en termes de financement, il faut faire fructifier tout cela. Il faut suivre déclaration par déclaration, les accompagner et leur donner tous les moyens possibles.

 

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