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180 MISSILES IRANIENS POUR TUER… UN PALESTINIEN
La police israélienne sur la scène d'un attentat au sud de Tel Aviv, le 1er octobre 2024. Au moins quatre personnes ont été tuées par balle le 1er octobre lors d'une attaque, les deux assaillants avaient été « neutralisés ». (Photo par Jack GUEZ / AFP)
L'Iran a tiré mardi des dizaines de missiles sur Israël en riposte à l'assassinat de ses alliés, les chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien, la deuxième attaque du genre en près de six mois.
"Cette attaque aura des conséquences. Nous avons des plans et nous agirons à l'endroit et au moment que nous aurons décidés", a averti le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari.
Des missiles d'interception ont été tirés par l'armée israélienne au-dessus de Jérusalem contre des projectiles venant de l'est visibles à leurs traces lumineuses.
Des dizaines de détonations ont été entendues et des explosions étaient visibles dans le ciel. Les sirènes d'alerte ont retenti à travers le territoire israélien. Le trafic a été totalement interrompu à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv et l'espace aérien israélien fermé.
Il y a eu deux blessés légers en Israël, selon les secours. Un Palestinien a été tué à Jéricho en Cisjordanie occupée par des éclats de missile, selon un responsable palestinien.
Environ une heure après l'attaque, l'armée a indiqué qu'il n'y avait plus de menace iranienne "pour le moment" et affirmé que la population pouvait sortir des abris. Selon une source militaire, des dizaines de missiles ont été tirés.
"En réponse aux martyrs d'Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et Abbas Nilforoushan (un adjoint au chef des Gardiens), nous avons visé le cœur des territoires occupés", ont indiqué les Gardiens de la Révolution, armée idéologique d'Iran, en référence à Israël.
Dans un communiqué, ils ont également menacé Israël d'"attaques écrasantes" s'il ripostait aux tirs de missiles.
Israël mène une guerre d’extermination des Palestiniens depuis une attaque du mouvement Hamas palestinien contre le territoire israélien le 7 octobre 2023 dans l’espoir de remettre à l’ordre la question de la Palestine occupée depuis 75 ans et défaire le blocus de Gaza qui dure depuis un quart de siècle. Israël qui poursuit ses agressions à Gaz a tué près de 42.000 Palestiniens dont plus de 32.000 femmes et enfants.
Vendredi, Hassan Nasrallah a été tué dans un raid dévastateur revendiqué par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth.
Le 31 juillet, Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, a été tué dans une attaque alors qu'il se trouvait à Téhéran. L'Iran et le Hamas ont accusé Israël.
Des tirs de joie nourris ont éclaté dans la banlieue sud de Beyrouth après l'attaque iranienne contre Israël, selon l'agence nationale libanaise d'information.
Attentat à Tel-Aviv
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a affirmé que la mort de Hassan Nasrallah ne "sera pas vaine" et le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref a averti qu'elle entraînerait la "destruction" d'Israël.
C'est un responsable américain qui a déclenché l'alerte en fin d'après-midi sur une attaque imminente de l'Iran.
Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran a tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, la première attaque directe du genre, et qui a blessé une fille bédouine. La plupart des missiles ont été interceptés par Israël avec l'aide de pays étrangers, surtout les Etats-Unis qui ont déplacé dans la région leur porte-avions et comptent renforcer leur présence au Moyen-Orient en déployant "quelques milliers" de militaires supplémentaires dans la région, en réponse à la montée des tensions, a annoncé le Pentagone.
Les effectifs et moyens supplémentaires déployés comprennent également des avions "de combat F-16, F-15E, A-10, F-22" et le personnel afférent.
Par ailleurs, quatre personnes ont été tuées dans un attentat à l'arme automatique à Tel-Aviv mené par deux tireurs, qui ont été "neutralisés", selon la police.
Après le coup dévastateur porté au Hezbollah dont plusieurs chefs militaires ont été tués par Israël, et après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au Liban, Israël a averti que la guerre n'était pas finie contre le mouvement libanais.
Raids au sol israéliens au Liban
Mardi, l'armée israélienne a annoncé des raids au sol contre le Hezbollah dans le sud du Liban et la mobilisation de forces supplémentaires contre ce mouvement. Elle a appelé les habitants de 27 localités du sud du Liban à les évacuer.
La Force intérimaire de l'ONU au Liban, déployée à la frontière avec Israël, a néanmoins assuré ne pas avoir détecté d'incursion israélienne. L'armée libanaise et le Hezbollah ont aussi nié une telle incursion.
Selon un responsable israélien, il s'agit de "raids localisés d'une ampleur très limitée", destinés à "éloigner les menaces contre les communautés civiles du nord d'Israël", frontalier du sud du Liban et cible des tirs du Hezbollah.
Le site américain Axios, qui cite des responsables israéliens, veut laisser croire que l'opération au sol n'a "pas pour but d'occuper le sud du Liban", d'où Israël s'était retiré en 2000 après 22 ans d'occupation.
"S'il le faut, nous atteindrons Beyrouth. Nous avons la patience et la force, nous sommes l'armée la plus forte au monde", a déclaré Yossi Cohen, un pompier de 60 ans habitant Haïfa.
"S'ils (les soldats israéliens) entrent (au Liban), ils creuseront leurs tombes de leurs propres mains (...) Ils n'en sortiront pas vivants", affirme de l'autre côté de la frontière Inas, une déplacée de la banlieue sud de Beyrouth.
Suspension de vols, évacuations
L'armée de l'air israélienne a en outre mené des frappes meurtrières près de Beyrouth et dans le sud du Liban.
Le Hezbollah a dit avoir tiré des roquettes vers une base près de Tel-Aviv (centre) et le nord d'Israël.
Après près d'un an d'engrenage de violences à la frontière israélo-libanaise entre Israël et le Hezbollah, Israël a intensifié ses frappes mi-septembre contre le Hezbollah, avec l'objectif de faire cesser les tirs de ce mouvement vers son territoire et permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants dans le Nord.
Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 16 et 17 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs qui ont visé les bastions du Hezbollah à partir du 23 septembre. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.
Face à l'escalade, plusieurs compagnies aériennes ont prolongé la suspension de leurs vols vers Beyrouth et Tel-Aviv, et plusieurs pays ont organisé des évacuations de leurs ressortissants du Liban. (Quid avec AFP)