Algérie : La phrase de trop

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Quelques jours après les décisions prises par le ministre de l’économie algérien Hadji Baba Ammi, de rayer 59 milliards d’euros de dettes et impôts non recouvrés par le Trésor public, c’est au tour du pseudo avocat algérien et président de la très officielle "Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme" Farouk Ksentini, d’encourager les autorités à « expulser les migrants africains, pour arrêter une catastrophe qui [leur] est imposée ».

Ces propos ont été tenus par l’algérien dans une interview accordée au quotidien arabophone Essawt El Akher. Farouk Ksentini n’a pas hésité à affirmer que « la présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs localités du pays peut causer des problèmes aux algériens ». Selon lui, les migrants exposent l’Algérie « au risque de la propagation du sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles ». 

 « J’encourage les autorités à les expulser pour arrêter cette catastrophe qui nous est imposée », a-t-il dit. Ces propos sont, pour le moins, choquants, surtout venant du président d’une prétendue commission de protection des droits de l’homme.

L’origine du scandale

Il faut remonter à la semaine dernière, plus précisément les 1er et 2 décembre derniers. Durant ces deux jours, les autorités algériennes ont mené une « rafle » contre les migrants subsahariens.  Selon la Ligue algérienne des droits de l’homme, 1400 personnes (hommes, femmes et enfants) ont été arrêtées et envoyées par bus à Tamanrasset, à l’extrême sud, d’où certains ont commencé à être expulsés.  

Il faut rappeler que ceci a eu lieu à la veille de l’ouverture du premier Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger, censé resserrer les liens avec les États d’Afrique subsaharienne.

Les associations algériennes expliquent que pour les migrants subsahariens qui représentent une dizaine de milliers dans le pays (presque 100 000), l’Algérie est devenue une étape sur la route pour l’Europe. Les migrants travaillent en majorité dans le BTP. Ils vivent en situation d’irrégularité et dans de très mauvaises conditions, sans parler du racisme.

 

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