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Algérie: Décès du général et ex-ministre de la défense, Nezzar, poursuivi en Suisse pour des crimes contre l'humanité
Khaled Nezzar et ses poulains, le général Said Chengriha, actuel chef de l’état-major et le général Mohamed Lamine Mediène alias Toufik, ancien patron du DERS de triste mémoire. Chengriha comme Toufik étaient au grade de colonel au moment du coup d’Etat et se hommes de main pendant la guerre civile.
Le ministre algérien de la Défense, le général Khaled Nezzar, poursuivi par la justice suisse pour crimes contre l'humanité, est mort vendredi à Alger à l'âge de 86 ans, a annoncé la télévision publique.
Général à la retraite, M. Nezzar est le chef de file des militaires qui ont conduit le coup d’Etat contre les urnes en 1992 après la victoire des islamistes du Front islamique de salut. C’est lui qui a procédé à la déposant le président Chadli Benjeddi, plongeant l’Algérie dans la décennie noiere et une longue guerre civile qui a fait plus de 200 000 tués. C’est lui qui a parrainé et coordonné des tortures durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990, quand il était ministre de la Défense. C’est lui encore, et ses amis qui ont organisé le lâche assassinat d’une rafale de mitraillette en public, l’un des historiques du FLN et de l’indépendance de l’Algérie. Il avait été rappelé de son exil au Maroc à la rescousse d’un pouvoir militaire chancelant qui l’a trouvé finalement peu accommodant et résolu à libérer l’Algérie de la poigne de fer militaire.
Fin août, la justice suisse avait annoncé sa mise en accusation, faisant valoir qu'il avait "placé des personnes de confiance à des positions clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l'opposition islamiste".
"L'indépendance de la justice ne justifie ni l'irresponsabilité, ni qu'un système judiciaire, quel qu'il soit, s'arroge le droit absolu pour juger des politiques d'un Etat souverain et indépendant", s’était alors insurgé le ministère algérien des Affaires étrangères.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a, lui, rendu hommage vendredi à "une des personnalités militaires les plus éminentes" qui a consacré sa vie "au service de la nation", dans un message de condoléances à sa famille.
M. Nezzar été interpellé à Genève en octobre 2011, alors qu'il résidait en Suisse, à la suite d'une plainte déposée par une ONG suisse, avant d'être relâché. Il avait quitté la Suisse depuis. (Quid avec Afp)