Arabie Saoudite : L’austérité efface l’Etat providence

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La baisse des prix du pétrole et l’aggravation, de manière notoire du déficit de l’Etat saoudien, ont poussé le royaume wahhabite à prendre des mesures pour arrêter l’hémorragie. Est-ce la fin des haricots ?

La politique d’austérité dans laquelle avance l’Arabie Saoudite serait-un début de l’effacement de l’Etat providence. En tout cas, plusieurs mesures le prédisent.

D’abord la réduction des salaires. Là le roi Salmane a commencé par la réduction des émoluments des ministres et des membres du Conseil de la Choura (Parlement saoudien). 20% de coupe pour les premiers, 15 % pour les seconds et plus de voiture de fonction pour les hauts cadres de l’Etat.

Pour le reste du peuple, l’Etat saoudien n’a pas touché aux salaires des fonctionnaires mais il a opté pour une rallonge, pour le moins astucieuse, du temps de travail.

Dorénavant, l’Arabie Saoudite a opté depuis le 1er octobre courant pour le calendrier grégorien à la place du calendrier lunaire de l’Hégire. Ainsi, les fonctionnaires travailleront onze (11)  jours de plus sans augmentation aucune de leurs rémunérations.

C’est que le royaume saoudien est engagé dans une course contre la montre pour rattraper un déficit de quelque 90 milliard de dollars.

Et depuis 2015, les Saoudiens lambda font face aux mesures drastiques de leurs dirigeants. Eux qui étaient habitués au luxe et la luxure qu’offraient les pétrodollars doivent se résigner aux aléas de l’austérité

Cela a commencé par la hausse des prix des billets d’avion sur les vols intérieurs, des cigarettes, des boissons. On peut dire que tout ça est subsidiaire, voire secondaire. Mais dans son élan des hausses, le royaume a augmenté jusqu’à 80 % les prix des carburants et d’environ 70 % ceux de l’électricité et de l’eau.

Aux hausses des prix s’ajoutent l’instauration de nouvelles taxes. Les Saoudiens vont devoir goûter aux affres de la TVA qui pourrait entrer en vigueur dès 2018.

Dans leurs quête de liquidités pour palier au déficit budgétaire, les décideurs saoudiens ont été jusqu’à opter pour des mesures qui touchent même les non saoudiens mais néanmoins musulmans. Ainsi, Ryad inflige à tout postulant pour la Omra ou le Haj, une taxe de visa de l’équivalent pour les Marocains par exemple de 5700 dirhams. Certes la mesure ne touche que ceux qui ont déjà effectué le hadj ou la Omra et qui veulent visiter les lieux saints pour une deuxième fois.  Les néophytes restent, pour l’instant, astreints à l’ancien régime.  

Cette mesure n’a pas été sans provoquer l’ire des voyageurs qui refusent d’y adhérer et en conséquent s’achemineraient vers un boycott de ces deux rites, à l’instar de la Jordanie et l’Irak qui ont refusé de parapher les accords relatifs à cette mesure.  De même que les voyagistes égyptiens s’acheminent vers un boycott de tous les salons organisés en vue de promouvoir ces destinations.

 

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