Arrestation de l'opposant algérien Fethi Ghares

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Fethi Ghares, 49 ans, s'était engagé en 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak, qui réclamait un changement radical du système

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Des policiers ont arrêté mardi l'opposant algérien, Fethi Ghares, condamné et emprisonné par le passé, et l'ont emmené dans un lieu inconnu, selon son épouse et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Militant connu de l'opposition de gauche et laïque, Fethi Ghares, 49 ans, s'était engagé en 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak, qui réclamait un changement radical du système de gouvernance en place depuis l'indépendance en 1962.

Le CNLD a annoncé "l'arrestation ce matin, du responsable du MDS (Mouvement démocratique et social, interdit), l'ancien détenu d'opinion, Fethi Ghares, à son domicile et conduit au commissariat central, à Alger centre".

M. Ghares a été interpellé à 9H00 GMT par trois agents en civil à son domicile à Alger, a précisé son épouse. "Ils lui ont dit qu'il devait rendre des comptes, mais ils ne lui ont présenté aucune convocation", a-t-elle ajouté dans une vidéo sur Facebook.

Les policiers ont assuré à son épouse qu'il allait être conduit au commissariat voisin, mais une fois sur place, d'autres agents lui ont assuré qu'il ne s'y trouvait pas.

Aucune annonce officielle sur cette interpellation n'a été faite.

Arrêté et écroué fin juin 2021 pendant le Hirak, le mouvement pro-démocratie parvenu à chasser du pouvoir le président Abdelaziz Bouteflika, l'opposant avait été condamné en janvier 2022 en première instance à deux ans de prison.

Il avait été libéré en mars 2022 après avoir bénéficié d'une réduction de sa peine en appel.

M. Ghares avait été poursuivi pour "atteinte à la personne du président de la République", Abdelmadjid Tebboune, "outrage à corps constitué" et "diffusion d'informations pouvant porter atteinte à l'unité nationale" et "à l'ordre public".

Son mouvement de gauche MDS, successeur du Parti communiste algérien, a été interdit en février 2023.

Cette arrestation a lieu à environ 15 jours de l'élection présidentielle du 7 septembre où le président Tebboune brigue un deuxième mandat. (AFP)

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