Crimes contre l’humanité : Brahim Ghali attendu par la justice espagnole

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Brahim Ghali ! Décidément, on entend beaucoup parler de lui dernièrement. Et pour cause, le chef du polisario pourrait bien être arrêté au cas où il déciderait de se rendre en Espagne.

Le 9 juillet 2016, Brahim Ghali est élu officiellement président de la « République arabe sahraouie démocratique » et Secrétaire général du Front du Polisario. Cet ancien ministre de la défense et ex-représentant du Front Polisario à Madrid était le seul candidat pour remplacer le défunt Mohamed Abdelaziz. Il fait partie des fondateurs du Front Polisario. Cet ersatz de militant fait l’objet de plusieurs plaintes et poursuites.

Entre plaintes et accusations

La première plainte a été déposée il y a dix ans contre 25 membres du Polisario et trois officiers de l’armée algérienne. Selon le journal espagnol El Diario, ils sont accusés d’avoir mené une campagne visant à éliminer « les élites sahraouies d’origine espagnole, avec l’intention de rompre les liens entre les différentes tribus et leurs autorités naturelles afin d’obtenir un contrôle direct et efficace sur l’ensemble des réfugiés sahraouis dans les camps ». Il y a deux ans, l’affaire avait été classée parce qu’il n’y avait aucune possibilité d’identifier les accusés. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

En effet, le président de la Cour centrale d’instruction espagnole, José de la Mata, a ordonné à la police espagnole d’identifier et de recueillir des données personnelles sur Brahim Ghali en vue de son arrestation au cas où il se présenterait en Espagne. Pour rappel, le chef du Polisario  avait quitté l’Espagne où une plainte avait été déposée contre lui par l’Association sahraouie des portés disparus du Polisario. En outre, Brahim Ghali est également accusé de « génocides », « assassinats », « tortures », « disparitions forcées » et « viol ».

Ghali se rendra-t-il en Espagne ?

Pour l’heure, l’Audience nationale espagnole a décidé, mardi, de rouvrir les poursuites contre Ghali et d’autres membres du polisario suite à une plainte déposée en 2007 pour « crimes contre l’humanité, tortures, génocide et séquestration ». Brahim Ghali est cité à comparaitre, le 19 courant, devant le tribunal espagnol en tant qu’accusé au cas où il se rendrait en Espagne. En effet, le chef du Polisario devait se rendre prochainement à Barcelone pour participer à une conférence. Seulement, il est fort probable que Ghali annule son voyage en Espagne et si tel est le cas, il risque d’être visé par un mandat d’arrêt international

Et le Polisario dans tout cela ?

Le Polisario compte riposter à la convocation de son chef par la justice espagnole en saisissant la justice européenne au sujet d’un présumé « génocide » à l’encontre des sahraouis imputé au roi Juan Carlos. Une source à la direction de Rabouni a mentionné que le « Front Polisario allait mandater des avocats européens en vue d’une possibilité de poursuite contre le souverain espagnol, ainsi que le gouvernement de droite dirigé par Mariano Rajoy, accusé de vouloir saboter la tenue ce week-end à Barcelone, d’une activité destinée à soutenir la cause sahraouie ». Riposte ou tentative de diversion ?

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