International
Des émissaires américains en Israël pour parler d'un cessez-le-feu au Liban et à Gaza
Des secouristes transportent le corps enveloppé d'une personne tuée lorsqu'une roquette tirée du Liban a frappé une zone près de Kiryat Ata dans le district de Haïfa au nord d'Israël, le 31 octobre 2024. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
Malgré les coups infligés au Hezbollah, le mouvement chiite continue de tirer des roquettes sur Israël, où cinq personnes ont été tuées à Metoula dans le nord, alors que les troupes israéliennes ont mené de nouvelles frappes meurtrières à Gaza et au Liban.
A quelques jours de l'élection présidentielle aux Etats-Unis le 5 novembre et sur fond de présumés efforts en vue d'un cessez-le-feu, des responsables de la Maison Blanche, Amos Hochstein et Brett McGurk, se sont rendus en Israël pour discuter "d'une solution politique" au Liban et "des moyens de mettre fin au conflit à Gaza", selon le département d'Etat mercredi.
Jeudi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a affirmé jaux émissaires américains en visite que "le principal enjeu (...) est la capacité et la détermination d'Israël à faire respecter l'accord et à empêcher toute menace à sa sécurité venant du Liban", a déclaré M. Netanyahu aux émissaires américains Amos Hochstein et Brett McGurk, selon un communiqué de son bureau.
Les deux représentants de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient avaient auparavant été reçus par le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
"Les discussions se sont concentrées sur les défis stratégiques et les opportunités dans la région, à savoir les dispositifs de sécurité liés à la zone nord et au Liban, et les efforts pour assurer" la libération des détenus israéliens dans la bande de Gaza après plus d'un an de guerre d’extermination des Palestiniens.
Les Américains disent espèrer parvenir à un accord-cadre dans les prochains jours d'après le journal Israel Hayom, alors que les dirigeants israéliens disent vouloir neutraliser le Hezbollah dans les régions frontalières du sud du Liban où ils sont en train de créer un nouveau Gaza.
Selon la chaîne israélienne 12, Israël exige le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani (sud du Liban), le déploiement de l'armée libanaise à la frontière israélienne, un mécanisme international d'application de la trêve et la garantie qu'Israël conservera sa liberté de tuer en cas de menaces, selon naturellement sa seule évluation.
Des responsables israéliens ont aussi affirmé que les soldats engagés dans une offensive terrestre dans le sud du Liban depuis le 30 septembre ne se retireraient pas de cette zone avant un accord qui satisferait les exigences de sécurité d'Israël et si l’on se réfère aux habitudes, ils sont partis pour une nouvelle colonisation.
Dissociation des fronts
Mercredi, le nouveau dirigeant du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé que son mouvement pouvait continuer à combattre Israël, tout en se disant prêt à un cessez-le-feu "sous conditions", sans toutefois préciser lesquelles.
Le même jour, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a estimé que le Hezbollah avait "tardé" à dissocier le front libanais du front de Gaza, alors que ce mouvement affirme depuis des mois vouloir combattre "l'ennemi" jusqu'à la fin de "l'agression israélienne à Gaza".
Selon des experts et la presse locale israélienne, cette dissociation a été rendue possible par les succès remportés par la vaste campagne de frappes israélienne qui a décimé la direction du Hezbollah.
D'après des médias israéliens, un cessez-le-feu avec le Hezbollah en premier semble de plus en plus probable, après que le chef d'état-major israélien Herzi Halevi a fait état du "démantèlement total de la chaîne de commande" du mouvement libanais.
Israël concentre depuis le 23 septembre ses opérations au Liban avec des frappes israéliennes dans le sud et l'est du pays, et dans la banlieue sud de Beyrouth.
Jeudi, six secouristes ont été tués dans des raids israéliens dans le sud du Liban, selon le ministère libanais de la Santé. La ville de Tyr (sud) a aussi été la cible d'une frappe.
Des affrontements opposent en outre soldats israéliens et combattants du Hezbollah dans les régions frontalières du sud, selon l'agence nationale de presse libanaise.
Plus de 1.780 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
A Metoula, ville du nord d'Israël proche de la frontière, "un fermier et quatre travailleurs agricoles étrangers" ont été tués par des roquettes tirées depuis le Liban, selon le maire David Azoulai.
Refus d'une "trêve temporaire"
Sur le front sud d'Israël, dans la bande de Gaza, l'armée israélienne concentre principalement son offensive meurtrière dans le nord depuis le 6 octobre, où le Hamas cherche à regrouper ses forces selon elle.
Sept frappes aériennes nocturnes ont ciblé Jabalia, Beit Lahia et Gaza-ville, d'après des témoins.
Les pays médiateurs -Egypte, Etats-Unis, Qatar- s'apprêtent à proposer une trêve "de moins d'un mois" à Gaza, prévoyant un échange des détenus israéliens contre des prisonniers palestiniens et une augmentation de l'aide humanitaire dans le territoire ravagé et menacé de famine selon l'ONU, a indiqué une source proche des négociations.
Mais un responsable du Hamas, Taher al-Nounou, a réitéré le refus de son mouvement d'une "trêve temporaire", réclamant un retrait israélien de Gaza et "l'arrêt permanent" de la guerre.
La guerre israélienne d’extermination des Palestiniens a fait 43.163 morts à Gaza, en majorité des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes, victime d’un massacre généralisé où l’on ne compte plus les blessés et les disparus sous les décombres que par dizaines de milliers. (Quid avec AFP)