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Dix Palestiniens tués dans des raids israéliens en Cisjordanie, selon le Croissant-Rouge
Des Palestiniens pleurent les corps de trois hommes à la morgue de l'hôpital de Tubas, tués lors d'un raid israélien en cours en Cisjordanie occupée, le 28 août 2024. L'armée israélienne a pris pour cible quatre villes lors d'une opération majeure en Cisjordanie occupée le 28 août, le Croissant-Rouge palestinien faisant état d'au moins 10 morts. (Photo par Ronaldo SCHEMIDT / AFP)
Dix Palestiniens ont été tués dans le nord de la Cisjordanie occupée, a déclaré mercredi à l'AFP le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, l'armée israélienne prétend comme à chaque fois qu’elle commet ses carnages, mener "une opération de contre-terrorisme".
Deux Palestiniens ont été tués dans la ville de Jénine, quatre dans le bombardement d'une voiture dans un village proche et quatre autres dans un camp de réfugiés près de la ville de Toubas, a précisé Ahmed Jibril, porte-parole du Croissant-Rouge.
Il a ajouté avoir recensé jusqu'ici "15 blessés".
Les incursions israéliennes dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie. Il n’est cependant pas très fréquent qu'elles soient menées simultanément dans plusieurs villes, comme ce fut le cas dans la nuit de mardi à mercredi.
Depuis le début de la guerre d’extermination des Palestiniens par Israël et la bande de Gaza, l'armée israélienne a également mené plusieurs raids aériens sur des camps de réfugiés ou des villes du territoire palestinien, occupé depuis 1967.
Raids aériens
Ces dernières semaines, les opérations israéliennes en Cisjordanie se sont concentrées sur le nord du territoire.
"L'armée opère avec toutes ses forces depuis la nuit dans les camps de réfugiés de Jénine et Tulkarem pour démanteler les infrastructures terroristes irano-islamistes qui y sont implantées", a encore prétendu le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz.
Il a accusé sur le réseau social X la République islamique d'Iran de vouloir "établir un front terroriste à l'est en Judée-Samarie", le nom biblique de la Cisjordanie utilisé par les Israéliens, "sur le modèle de Gaza et du Liban", où le Hezbollah, tire, sans effets concrets, des roquettes sur Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.
Il prétend en outre que des "armes sophistiquées sont introduites illégalement depuis la Jordanie" en Cisjordanie.
Il y a une semaine, Israël avait annoncé avoir tué dans une frappe aérienne un responsable de la branche armée du Fatah palestinien au Liban, l'accusant là aussi de "trafic d'armes" vers la Cisjordanie pour le compte de l'armée idéologique de la République islamique.
L'armée israélienne a annoncé avoir tué lundi soir cinq Palestiniens dans un raid aérien sur le camp de réfugiés de Nour Shams de Tulkarem.
"Annexer la Cisjordanie"
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, plus de 650 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l'armée israélienne ou des colons, selon des données officielles palestiniennes, et au moins 20 Israéliens, en majorité des soldats dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations de l'armée en zone autonome palestinienne, selon les données officielles israéliennes.
Le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas, particulièrement implanté dans les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, a dénoncé une "guerre ouverte de l'occupant" israélien.
"Avec cette agression qui vise à transférer le poids du conflit à la Cisjordanie occupée, l'occupant veut imposer un nouvel état de fait sur le terrain pour annexer la Cisjordanie", a-t-il accusé dans un communiqué.
De son côté, le Hamas, dont la popularité a grimpé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza, tandis que celle de son rival, l'Autorité palestinienne, a chuté, appelle régulièrement la Cisjordanie à se "soulever".
Il a réitéré son appel mardi soir, exhortant les trois millions de Palestiniens de Cisjordanie à répondre à une nouvelle polémique lancée la veille par Itamar Ben Gvir, ministre israélien d'extrême droite qui appelle ouvertement à annexer la Cisjordanie.
M. Ben Gvir avait suscité l'ire de nombreuses capitales arabes et de l'Organisation de la coopération islamique en remettant en question le bien-fondé du statu quo sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, disant qu'il s'y verrait bien construire une synagogue. (Quid avec AFP)