Erdogan appelle les musulmans à s’unir avant qu’il ne soit trop tard

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Recep Tayyip Erdogan a accusé dimanche l'Occident de cibler la Turquie et l'Arabie Saoudite et a exhorté les nations islamiques à s’unir et à faire preuve de solidarité

"La Turquie et l'Arabie Saoudite sont ciblées. Nous constatons que tous genre de pièges et de plans ciblent le monde islamique", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de télévision saoudienne, Rotana, allant dans le sens du discours de Ryadh de Mohammed VI où le roi avait exhorté l’Occident de clarifier son jeu. 

A Washington, un projet de loi adopté la semaine dernière, permet aux victimes d'attentats terroristes de poursuivre les gouvernements étrangers considérés comme responsables. Ce qui semble préoccuper Erdogan qui a rejoint les autorités saoudiennes et marocaines pour exprimer son appréhension au sujet de cette législation. "Nous avons exprimé notre désapprobation concernant l'adoption de ce projet de loi", a déclaré Erdogan.

Commentant les déclarations d’Erdogan, Taha Kilinç, spécialiste du Moyen-Orient, a déclaré que les relations turco-saoudiennes sont ciblées pour ralentir une coopération importante pour le monde islamique. "Plus forte sera la coopération entre l'Arabie Saoudite et la Turquie, et mieux ce sera pour le monde islamique", a-t-il dit, ajoutant que plus la coopération entre ces deux pays s’intensifiera plus les attaques contre eux augmenteront.

Recep Tayyip Erdogan, a reçu ce 30 septembre, le prince héritier, premier vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur de l'Arabie Saoudite Muhammad bin Nayef bin Abdulaziz al-Saud à Ankara et a tenu une réunion bilatérale, où les relations récemment renforcées entre les deux pays étaient à l’ordre du jour. L'Arabie saoudite était, d’ailleurs, parmi les pays qui se tenaient fermement auprès de la Turquie après la tentative de coup d’Etat.

Et pour cause, la politique internationale des Etats-Unis est pour le moins troubles, notamment avec ces alliés classiques. Son rapprochement avec l’Iran, le ton de ses représentants à l’ONU concernant le dossier du Sahara marocain, la loi sur les victimes du 11 septembre, sont tous des signes avant coureurs d’un potentiel retournement de veste de la part des USA. Ce qui a poussé Erdogan à appeler les pays musulmans à coopérer davantage avant qu’il ne soit trop tard.

Une union à laquelle Mohammed VI avait appelé bien avant, durant son discours historique devant le sommet Maroc-Pays du Golfe à Ryad, où il a rappelé que "la situation est grave, surtout au regard de la confusion patente dans les prises de position et du double langage dans l’expression de l’amitié et de l’alliance, parallèlement aux tentatives de coups de poignard dans le dos. Que veulent-ils de nous ? Nous faisons face à des complots visant à porter atteinte à notre sécurité collective. Ceci est clair et n’a pas besoin d’analyse. Ils en veulent à ce qui reste de nos pays, qui ont pu préserver leur sécurité, leur stabilité et la pérennité de leurs régimes politiques. J’entends par là, les Etats du Golfe arabe, le Maroc et la Jordanie, qui constituent un havre de paix et de sécurité pour leurs citoyens, et un élément de stabilité dans leur environnement. Nous faisons face aux mêmes dangers, aux mêmes menaces, si variées qu’en soient les sources et les manifestations. En effet, la défense de notre sécurité n’est pas uniquement un devoir commun, elle est une et indivisible. De fait, le Maroc a toujours considéré que la sécurité et la stabilité des pays du Golfe Arabe sont indissociables de la sécurité du Maroc. Ce qui vous porte préjudice nous affecte aussi et ce qui nous touche vous touche également." Un discours que rejoint aujourd’hui Erdogan, pour le meilleur ou pour le pire.

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