Israël bombarde la bande de Gaza du nord au sud, Qatar attend une ''position claire'' d’Israël par rapport aux propositions de Biden

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Des femmes palestiniennes pleurent le corps d'un parent tué lors d'un bombardement israélien sur une maison dans le camp de réfugiés d'al-Bureij, avant l'enterrement à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juin 2024. (Photo Bashar TALEB / AFP)

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Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie ont visé mardi la bande de Gaza du nord au sud, où Israël poursuit sans répit sa guerre d’extermination des Palestiniens.

Malgré les appels au cessez-le-feu venus du monde entier, l’obstination d’Israël semblent vouer à l'échec un plan présenté vendredi par le président américain, Joe Biden, après bientôt huit mois de guerre.

Près d'un mois après le début d'une offensive terrestre sur Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte dans le sud du territoire, présentée par Israël comme l'étape, les combats ont repris à travers la bande de Gaza, Israël, défiant le monde, cherchant à faire comprendre aux capitales mondiales et particulièrement à Washington qu’il compte poursuivre le génocide.

Mardi, des frappes aériennes ont visé l'est et le centre de Rafah, selon des témoins et un responsable local. Un témoin a signalé des tirs d'artillerie à Khan Younès, une ville en ruines à quelques kilomètres de Rafah.

Des bombardements meurtriers ont frappé la ville de Gaza, dans le nord, et le camp palestinien de Bureij, dans le centre du territoire. A Deir el-Balah, toujours dans le centre, huit policiers ont été tués, selon le service de presse du Hamas.

L'armée a annoncé que son aviation avait frappé la veille "65 cibles’ qu’elle qualifie comme à son habitude de ‘’terroristes".

Une "position claire" 

Le plan présenté par Joe Biden, proposé selon lui par Israël, prévoit un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ce plan vise à établir un cessez-le-feu "permanent" dans une phase ultérieure, à condition que le Hamas "respecte ses engagements", selon M. Biden.

Mais le Qatar, qui joue le rôle de médiateur, a dit mardi attendre "une position claire" d'Israël, qui a semblé prendre ses distances avec ce plan.

Sous une très forte pression de son opinion publique et de ses alliés d'extrême droite, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé, après l'annonce du plan, son intention de "détruire" le Hamas et d'obtenir la libération de "tous les otages" enlevés le 7 octobre, avant un cessez-le-feu.

"Pas d'alternative" 

"J'exhorte toutes les parties à aboutir immédiatement à un accord pour parvenir à un cessez-le-feu et libérer les otages. Il n'y a pas d'alternative: tout retard coûte chaque jour des vies", a déclaré mardi l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland.

La guerre d’extermination des Palestiniens a fait jusqu'ici 36.550 morts (71 en 24 heures), dont plus de 30.000 enfants et femmes à Gaza. Mais ces chiffres restent partiels et ne rendent pas compte de l’ampleur véritable des massacres. Aujourd’hui que la parole commence à se libérer, des experts considèrent, en appliquant des techniques faibles de projections, le véritable nombre des tués dépasse les cent mille, sachant que les chiffres déclarés par Hamas ne tiennent compte que des morts identifiés, alors qu’au moins 12. 000 disparus sont déclarés et que les morts sous le décombres n’ont pas encore été recensés.

Après plusieurs mois d'offensive au sol, les forces israéliennes sont entrées le 7 mai à Rafah, poussant un million de personnes, déjà déplacé plusieurs fois, à fuir, et ont pris depuis le contrôle de secteurs stratégiques, comme le passage frontalier de Rafah avec l'Egypte et le couloir de Philadelphie, une route qui borde la frontière du côté palestinien.

Mais au fil des semaines, des combats ont repris dans plusieurs secteurs du nord et du centre de la bande de Gaza, que l'armée avait pourtant assuré contrôler, témoignant d'un "échec" de la stratégie israélienne, souligne Michael Milshtein, spécialiste des questions palestiniennes à l'Université de Tel-Aviv.

"Pris au piège" 

Aggravant la crise humanitaire dans le territoire assiégé, l'offensive sur Rafah a entraîné la fermeture du passage avec l'Egypte, crucial pour l'entrée de l'aide internationale.

L'ONG Oxfam a dénoncé mardi les conditions sanitaires "épouvantables" dans la zone d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens qui ne disposent en moyenne que d'un WC pour 4.000 personnes.

"Il n'y a pas d'eau propre, les gens sont forcés d'utiliser l'eau de mer", décrit Meera, une employée d'Oxfam réfugiée à Al-Mawasi.

Alors que "1,7 million d'habitants sont désormais concentrés sur moins d'un cinquième de la bande de Gaza", les bombardements israéliens et les blocages délibérés "rendent pratiquement impossible" l'accès aux civils "pris au piège et affamés", dénonce Oxfam.

Dans le nord d'Israël, les pompiers et l'armée tentent pendant ce temps de maîtriser des feux de forêts apparus après des tirs de roquettes depuis le Liban, dans la zone frontalière où les échanges de tirs sont presque quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, en marge de la guerre à Gaza. (Quid avec AFP)