Israël ouvre le front de Cisjordanie en vue d’y rééditer les ravages et les carnages de Gaza

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Un homme se recueille devant les corps de ses deux neveux, qui font partie des quatre Palestiniens tués lors d'une opération militaire israélienne, lors de leurs funérailles dans le camp de réfugiés palestiniens de Fara, près de Tubas, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 29 août 2024. Le 28 août, Israël a lancé une opération de grande envergure en Cisjordanie occupée, ses massacres, qui durent depuis près de 11 mois, ne montrent aucun signe d'apaisement. (Photo Zain JAAFAR / AFP)

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L'armée israélienne a indiqué avoir tué jeudi cinq combattants palestiniens retranchés dans une mosquée, au deuxième jour d'une vaste opération meurtrière dans le nord de la Cisjordanie occupée, en marge de sa guerre d’extermination des Palestiniens à Gaza.

Cette opération, portant à au moins 12 le nombre de morts depuis mercredi, a suscité une fois de. Plus les vaines et inutiles inquiétudes de l'ONU, qui, pour la énième fois, a mis en garde contre le risque "d'aggraver une situation déjà catastrophique" dans le territoire palestinien.

Mercredi, l'armée israélienne avait déjà dit avoir "éliminé" neuf combattants après avoir lancé dans la nuit ses colonnes de blindés sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés.

De son côté, le ministère palestinien de la Santé fait état de "12 morts" depuis le début des raids.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, qui défend les détenus dans les prisons d’Israël, au moins 45 personnes ont été arrêtées depuis mercredi.

Poursuite de l’agression 

Des affrontements avaient toujours lieu jeudi matin à Jénine, survolée par un drone israélien, selon un journaliste de l'AFP.

Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé avoir perdu le contact avec ses équipes dans cette ville. Selon lui, les réseaux de téléphone et d'internet sont coupés.

Des soldats israéliens continuaient également d'opérer à Tulkarem, selon un autre journaliste de l'AFP.

Les incursions israéliennes dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'armée israélienne. Il est cependant rare qu'elles soient menées simultanément dans plusieurs villes, et appuyées par des aéronefs, comme cela est le cas depuis mercredi, ce qui donne à cette nouvelle agression les allures d’une invasion.

Au titre des accords de paix israélo-palestiniens d'Oslo en 1993, moribonds, l'armée israélienne n'est cependant pas censée entrer dans les zones autonomes placées sous le contrôle exclusif des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne.

Parmi les morts de mercredi figurent "des enfants", affirme l'ONU, dont le secrétariat général a déploré "des tactiques de guerre meurtrières qui semblent (sic) dépasser les normes internationales en matière de maintien de l'ordre".

"Les destructions sont énormes", a rapporté à l'AFP Hakim Abou Safiyeh, employé municipal à Tulkarem.

Mostafa Taqataqa, gouverneur de Tulkarem, a dit à l'AFP voir dans ces raids "un signal dangereux et sans précédent".

L'armée israélienne pilonne Gaza sans relâche depuis l'attaque de la résistance palestiniennes le 7 octobre. Depuis cette date, les violences en Cisjordanie ont flambé.

Au moins 637 Palestiniens y ont été tués par l'armée israélienne ou des colons, affirme l'ONU, et au moins 19 Israéliens parmi lesquels des soldats dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations de l'armée en zone autonome palestinienne, selon les données officielles israéliennes.

Selon le ministre israélien des Affaires étrangères du gouvernement d’extrême droite, Israël Katz, l'armée entend "démanteler les infrastructures terroristes irano-islamistes" en Cisjordanie. Sur le réseau social X, il a appelé à y agir "avec la même détermination (...) qu'à Gaza, avec des évacuations temporaires de Palestiniens". Ce qui clarifie bien les intentions de refaire en Cisjordanie les mêmes ravages et les mêmes carnages qu’à Gaza

"Importance à l'effort humanitaire" -

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi huit morts dans une frappe israélienne sur Gaza-ville (nord). Une source médicale a rapporté à l'AFP que trois Palestiniens avaient péri dans une frappe de drone à Rafah (sud).

L’armée israélienne a indiqué pour sa part avoir frappé, lors des dernières 24h, environ 40 "cibles’’ prétendument ‘’terroristes" dans la bande de Gaza, où elle a éliminé des dizaines de Palestiniens..

Les troupes israéliennes poursuivent par ailleurs leurs massacres à Rafah, dans la région de Khan Younès (sud) et à la périphérie de Deir al Balah (centre), selon l’armée.

De très nombreuses familles en détresse continuent de se déplacer à travers ce territoire au gré des ordres d'évacuation de l'armée israélienne qui se multiplient.

Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a annoncé mercredi suspendre "jusqu'à nouvel ordre" des mouvements de son personnel après que l'un de ses véhicules qui avait "reçu de multiples autorisations des autorités israéliennes" a été touché mardi par des tirs israéliens, sans victimes. L'armée israélienne a dit que ce tir était en cours d'examen.

Les carnages israéliens sur la bande de Gaza ont dévasté ce petit territoire et fait 40.602 morts, dont plus des deux tiers sont des enfatns et des femmes, indique l'ONU. (Quid avec AFP) 

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