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L’Afrique du sud, parmi les dix principaux risques pour l’économie mondiale en 2017
L’Afrique du sud est citée parmi les 10 principaux risques pour l’économie mondiale en 2017 aux côtés de la Corée du nord, l’instabilité au Moyen-Orient et l’avenir des relations sino-américaines sous Donald Trump, rapporte mercredi la presse sud-africaine, citant le magazine américain, The Time
En classant l’Afrique du sud dans cette catégorie, le magazine se base sur un certain nombre de problèmes qui affectent le pays dont l’incertitude politique, le manque de réformes économiques et l’affaiblissement de la croissance.
La lutte pour le pouvoir, à l’approche de la fin du mandat du président Jacob Zuma freine tout élan de réforme cruciale pour l’économie et porte un coup dur au statut de l’Afrique du sud en tant que pays capable de stabiliser son voisinage en Afrique australe, indique l’analyste américain Ian Bremmer, cité par les médias sud-africains.
L’analyse braque les projecteurs sur la croissance économique anémique dans ce pays présenté comme étant le plus industrialisé du continent africain. En 2016, le PIB sud-africain n’a pas pu faire mieux qu’une croissance de 0,5 %, un taux nettement inférieur aux 5 % préconisés dans le plan national de développement pour créer 11 millions d’emplois d’ici à 2030. Cette croissance presque au point mort devrait persister en 2017 et 2018, selon les cabinets de recherche économique, qui prévoient un taux de 1 % et 1,6 % pour ces deux années respectivement.
Ce ralentissement de la croissance devrait exacerber l’instabilité politique sur fond d’une accentuation des inégalités, indique la presse sud-africaine, rappelant que le chômage affecte 27,1 % de la population active en Afrique du sud.
La presse souligne, d’autre part, que le pays risque fort bien de perdre sa note souveraine cette année, en raison de la persistance de l’incertitude politique et économique.
Le pays de Nelson Mandela a évité de justesse la dégradation de sa note en 2015 et 2016, mais les analystes notent que cette situation devrait changer cette année, principalement en raison des critiques dirigées contre le président Zuma. En effet plus de 700 accusations de corruption et de fraude pèsent sur Zuma, qui a jusqu'à présent réussi à se maintenir au pouvoir en dépit des appels incessants à son départ.
Besoin d’une stratégie urgente pour juguler le chômage galopant
L’Afrique du sud a besoin de mettre en œuvre une stratégie urgente pour juguler le chômage qui plombe sa population, en particulier les jeunes, selon les résultats d’une étude publiée mercredi par la presse locale.
Le gouvernement doit opérer des interventions urgentes et immédiates pour aider les jeunes à trouver des emplois, selon cette étude réalisée par un groupe de chercheurs universitaires. Selon les chiffres officiels, le chômage frappe plus de 27 % de la population active dans ce pays d’Afrique australe. Ce taux grimpe à plus de 50 % des jeunes dans les régions déshéritées, selon certains rapports indépendants.
En 2017, seulement 700.000 jeunes ayant terminé leurs études secondaires seront capables de rejoindre des universités ou des centres de formation professionnelle, note l’étude, soulignant que la majorité de ces étudiants rejoindront les rangs des chômeurs.
D’après l’étude, 38,2 % des jeunes sud-africains âgés de 15 à 34 ans ont été sans emploi à la fin du troisième trimestre de 2016. Le chômage des jeunes est un problème structurel en Afrique du sud, observe Lauren Graham, chercheur au centre du développement social en Afrique, relevant de l’université de Johannesburg.
Le chercheur a toutefois concédé que le gouvernement peut prendre des mesures pour juguler le problème, notamment à travers des programmes visant à faciliter l’intégration des jeunes dans le monde du travail.