L’Algérie peut-elle encore dissimuler sur convoitises sur le Sahara marocain sur le fallacieux attachement à l’autodétermination ? - Par Taieb Dekkar

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Abdelaziz Bouteflika, prédécesseur de Tebboune à la tête de l’Algérie, alors chef de la diplomatie algérienne reçu par le défunt Roi Hassan II

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L’Algérie fait de la question du Sahara une cause nationale. Qui peut encore en douter tant sur cinquante, cet engagement s’est et se traduire par un activisme politique, diplomatique, financier et militaire, difficile à dissimuler derrière les notions de «partie concernée» ou «pays voisin», sans cesse clamées au sein des instances internationales.

L'Algérie engagée militairement au Sahara

L’Algérie, faut-il le rappeler, a fait la guerre directe au Maroc, engageant son armée dans des agressions militaires contre notre pays à Amgala notamment, soldée par une centaine de prisonniers entre les mains du Maroc qui les remettre aux autorités algériennes au lendemain d’un sommet algéro-marocain à la frontière entre les deux pays, suite à une médiation saoudienne. 

L’Algérie, sans vergogne, avait alors laissé entendre, dans un communiqué surement destiné à l’opinion publique intérieure, que ces soldats s’étaient simplement égarés en territoire marocain. Mais d’anciens soldats algériens engagés dans des agressions contre le Royaume, dans rapport avec ces prisonniers, apporteront de leur côté la preuve de cette implication en affirmant dans la presse algérienne qu’ils avaient été surpris de se trouver face à l’armée marocaine, dans des combats sur lesquels ils n’avaient pas été informés au préalable.

Bouteflika, dont beaucoup de Marocains espéraient qu’il mettrait fin à l’ingérence de son pays dans ce dossier, en tant qu’ancien ministre ayant paraphé tous les accords entre les deux pays, avait, une fois désigné président, affirmé qu’il n’enverrait plus aucun soldat algérien faire la guerre au Sahara, ce qui est en soi une reconnaissance claire de l’engagement antérieure de l’armée algérienne.

Les ambitions démesurées de «gendarme» du Maghreb

En admettant que l’Algérie ait un quelconque attachement sincère au principe l’autodétermination des peuples, qu’est-ce qui l’autorise à s’engager militairement contre le Royaume du Maroc ?  De quel droit peut-elle se prévaloir pour outrepasser la simple défense de ce principe par la voie pacifique, au sein des instances régionales et internationales ? 

Force est donc de constater que son activisme dans ce dossier n’a pas été celui d’un avocat, qui fonde sa plaidoirie sur le droit !  

L’Algérie, mue par son rêve prussien, prétend en réalité à rôle de gendarme dans la région, dictant sa loi aux voisins, y compris par le recours à la force. L’ex-chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Gaid Salah, qui avait parrainé Abdelmadjid Tebboune pour succéder à Bouteflika, aurait lui-même conduit, en application de cette perception hégémonique de la région, des unités militaires algériennes, lors des agressions d’Amgala. Il a dû toutefois prendre la fuite, abandonnant ses troupes, lorsqu’il avait constaté que les FAR avaient commencé à encercler ses soldats. Ce récit n’est pas une élucubration de journaliste  mais le témoignage de son ancien patron le général Khaled Nezzar.

Les calculs erronés de l’Algérie

Maroc et Algérie avaient signés à Rabat en 1972, en marge d’un sommet africain, un accord sur les frontières. Une concession marocaine pour réinstaller l’harmonie dans la région maghrébine. Mais Rabat avait tardé à ratifier cet accord, ce qui aurait amené l’Algérie à redouter que le Royaume du Maroc reprenne ses revendications, légitimes d’ailleurs, territoriales à l’ouest de l’Algérie, d’autant que des partis politiques, notamment l’Istiqlal, continuaient, en dépit de ces accords, de réitérer les droits du Royaume sur les territoires dont la France coloniale a amputé le Maroc au profit de son « Algérie française ». 

Mais ces craintes algériennes, il faut le souligner, étaient dès le départ fondées sur une lecture erronée des causes qui avaient retardé la ratification des accords. Parmi ces causes notamment l’infiltration d’opposants armés marocains, depuis le territoire algérien, pour semer des troubles dans le pays, que l’histoire retient sous l’appellation des évènements de Dar Bouazza. 

Par la suite, l’ancien président Boumediene, dictateur impatient, avait alors estimé qu’il y’avait lieu de s’opposer aux revendications du Royaume au Sahara, car il risquerait à ses yeux, si l’Algérie venait à le soutenir, de se retourner contre elle. Mais pas seulement. En filigrane de ce conflit, transparaissait déjà à Alger la convoitise d’un accès à l’Atlantique.

 A ce stade, les atermoiements, puis l’implication directe de l’Algérie dans le dossier du Sahara a constitué pour le souverain défunt Hassan II le test intangible sur les véritables intentions de l’Algérie, après la signature des accords frontaliers et la grande ouverture manifestée par le Royaume pour la construction maghrébine, transcendant la notion étroite des frontières. Ce contexte étant, pouvait-il en plus leur faire la fleur d’une ratification dans autres garanties fermes ?

C’est que le Maroc qui n’avait pas encore oublié les multiples tergiversations des nouvelles autorités algériennes, tendant à enterrer les accords intervenus avec le gouvernement provisoire algérien (GPRA) sur la renégociation des frontières, après l’indépendance de l’Algérie, s’est retrouvé une nouvelle fois en présence d’un faux-frère dont le seul soucis est d’affaiblir son voisin, le seul à même de contrarier ses visions  hégémoniques sur la région maghrébine dont il se déclare, d’ailleurs ouvertement, « l’Etat-pivot ». 

Pour enterrer l’accord passé avec le gouvernement provisoire de Farhat Abbas, et en même temps créer une diversion sur des luttes internes, les nouvelles autorités algériennes avaient provoqué en 1963 des incidents frontaliers, tuant des garde-frontières marocains, pour provoquer une riposte militaire marocaine, et ensuite, se poser en victime, qui venait à peine de recouvrer son indépendance. L’Algérie finit alors par consacrer le principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, seul «bienfait» colonial, à priori, qui réconforte la junte militaire algérienne. Pour mémoire et pour l’histoire, Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, interrogé sur ces frontières, il avait répondu que c’était « un cadeau du colonialisme ». Cette déclaration est facilement retrouvable sur YouTube. 

Les mensonges d’Alger

Les campagnes médiatiques actuelles contre le Royaume ressemblent étrangement à celles de la décennie soixante-dix, lorsque la radio algérienne prêtait son antenne à des opposants marocains, installés à Alger, qui sont tous rentrés ultérieurement au Maroc. Le mensonge avait atteint son paroxysme lorsque le journal El Moudjahid avançait, en 1976, le chiffre de 500.000 réfugiés sahraouis à Tindouf, en multipliant par six les résultats du recensement espagnol effectué deux ans plus tôt sur l’ensemble du territoire du Sahara.

Et si aujourd’hui aux plans politique, diplomatique, militaire et médiatique, l’adversaire avéré du Maroc dans le dossier du Sahara, c’est est bien l’Algérie, il est tout aussi clair que sans elle, le problème n’aurait jamais été posé. C’est bien l’Algérie qui paie deux réseaux diplomatiques à l’étranger, un réseau algérien et un réseau du Polisario dont les activistes circulent avec des passeports diplomatiques algériens. Alger prend en charge des étudiants issus des camps de Tindouf, finance de soi-disant journées de solidarité organisées dans les grandes capitales occidentales, paie des pots de vin à des personnalités influentes, y compris aux Etats unis, pour le soutien de cette cause. Il est établi que la presse algérienne produit plus d’articles sur cette cause que le Maroc, bien que l’Algérie prétende n’être concerné que par le voisinage dans la région.

Un pays simplement voisin qui reconnait, tout de même, « la république arabe sahraouie », tout en revendiquant l’autodétermination du « peuple sahraoui » dont l’issue est déjà tranchée à leurs yeux, autodétermination étant synonyme d’indépendance.

La situation bascule en faveur du Maroc

L’Algérie ne peut plus aujourd’hui dissimuler, aux yeux de la communauté internationale, ses convoitises coloniales en direction de l’Océan Atlantique, via la question du Sahara, dans le dessin géopolitique d’encercler le Royaume de tous les côtés, et de rompre ses liens avec le continent africain.

Maintenant qu’une tendance générale se dessine en faveur du plan de règlement proposé par le Royaume, au sein de la communauté internationale, il va falloir que le médiateur onusien rallie ce mouvement pour proposer la solution d’autonomie du Sahara marocain au Conseil de sécurité pour clore ce différend artificiel, crée par « des frères, arabes, musulmans, et voisins ». Le médiateur onusien devrait, à mon sens, saisir la session du mois d’avril 2025 pour se ressaisir, avant que l’Union africaine ne procède à la radiation de la RASD de la liste de ses membres.

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